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mardi 17 septembre 2024
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LES RENNAIS AUX JO : LÉON MOREAUX, UN TIREUR HORS-PAIR

Léon Moreaux, né le 10 mars 1852, à Féron (Nord de la France), meurt le 11 novembre 1921, à Rennes, à son domicile de la rue d’Argentré, à l’âge de 69 ans. « Avec lui disparaissait un soldat, un tireur émérite, une figure rennaise », écrivait Ouest-Eclair, le 12 novembre 1921. « Il avait fait son pays d’adoption de la ville de Rennes où les hasards de ses affectations (d’abord au 10e, puis au 7e régiment d’artillerie) l’avaient conduit. »

Léon Moreaux était le président fondateur de la société de tir La Duguesclin (encore installée aujourd’hui dans le quartier des Gayeulles). Grand sportif, il avait été deux fois champion de France au fusil et deux fois champion de France au revolver. Il engrangea en tout pas moins de  huit titres nationaux. Au début des années 1900, il est le deuxième tireur français au nombre de prix internationaux remportés. Il fut notamment champion de monde de tir au fusil en Italie. « Ce qui lui avait valu l’honneur d’être reçu à la table du Roi et de la Reine d’Italie et la Croix de chevalier de l’ordre de la couronne d’Italie. »

Au service de la France

Lors des Jeux olympiques d’été de 1900 à Paris, sur le champ de Satory (Versailles), Léon Moreaux gagne deux médailles d’argent et une de bronze (argent aux 25 mètres pistolet feu rapide 60 coups et aux 50 mètres pistolet d’ordonnance par équipes, bronze au rifle libre par équipes). « Les JO lui ont permis de se mesurer aux meilleurs de son époque (les Suisses Konrad Stäheli et Emil Kellenberger ou le Norvégien Gudbrand Skatteboe…) », écrit Yves-Marie Evanno, dans En Envor, revue d’histoire contemporaine en Bretagne, 14 novembre 2013.

« L’absence de la discipline — et de la France — aux JO de 1904 organisés à Saint-Louis (États-Unis), l’empêche néanmoins de confirmer ses bonnes performances. Ce n’est que partie remise. En 1906, aux Jeux intercalés d’Athènes, il triomphe à deux reprises et accède à trois autres podiums. Malheureusement pour sa postérité, cette consécration sportive n’est pas reconnue par le Comité international olympique. »

Installé à Rennes, où il s’est marié en 1890, ce père de trois enfants est estimé de tous. « Il n’y avait personne qui ne sut apprécier tout le dévouement, tout l’esprit de suite et d’ordre qu’il apportait à la direction de La Duguesclin, à l’organisation et à la réussite de ses grands concours. »  En 1901, il est à l’origine de la première « Fête annuelle de Tir », à Rennes. « Ses services militaires, les vertus qu’il déploya dans le développement des sociétés de tir lui avaient valu la croix d’officier de la Légion d’honneur, les insignes d’officier de l’instruction publique », rapporte le journal Ouest-Eclair.  

Son action n’est pas innocente. « À l’époque, le tir est bien plus qu’un loisir, c’est aussi un moyen de former les jeunes et de maintenir au niveau les plus anciens », précise Yves-Marie Evanno. « Les hommes sont mobilisables et, à ce titre, doivent savoir se servir d’une arme — et pas n’importe laquelle, de nombreuses compétitions s’effectuent avec le fusil Lebel utilisé par l’Armée française. »

Des médailles

En 1914, à 62 ans, Léon Moraux décide de s’engager sous les drapeaux où il décroche le grade de commandant. « Il eut la douleur d’apprendre un jour que son aîné venait de tomber bravement face à l’ennemi, à quelques kilomètres de l’endroit où lui-même faisait tout son devoir de Français et de soldat », confie Ouest-Eclair. Son fils âgé de 24 ans fut tué le 26 avril 1916, à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne. 

De retour à Rennes, Léon Moreaux œuvre de nouveau au développement de sa discipline. « Pour le féliciter de son action, il reçoit, le 15 août 1920, à l’occasion du 23e Grand concours international organisé aux Gayeulles, la grande Médaille d’or de l’Académie des sports des mains du ministre de la Guerre, André Léfèvre », explique Yves-Marie Evanno. Ce jour-là, le haut-dignataire salua les mérites individuels du commandant, ses services rendus aux sociétés et à la France. C’était un autre temps. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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