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jeudi 15 mai 2025
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Les plus anciens noms de rues de Rennes

À Rennes, les noms de rues racontent une histoire bien plus ancienne qu’on ne l’imagine. Bien avant que les plans d’urbanisme ne viennent organiser la ville, les habitants désignaient déjà leurs ruelles, places et carrefours par des noms forgés dans l’usage quotidien. Ces appellations, parfois disparues, quelquefois inchangées depuis des siècles, nous parviennent à travers quelques rares documents d’archives.

La plus ancienne mention connue d’un nom de rue à Rennes remonte à l’année 1261. Elle figure dans une charte conservée dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Georges, publiée en 1876. Le testament d’un certain Jean Briens, bouteiller du comte de Bretagne Jean Ier le Roux, y fait état d’une rente perçue « in rua Hugonis ». Cette « rue Hugonis », aujourd’hui disparue ou rebaptisée, n’était jusque-là attestée qu’au XVe siècle. Grâce au travail méticuleux de l’historien Barthélemy Pocquet du Haut-Jussé, elle rejoint désormais les plus anciennes voies de la ville, dans un anonymat troublant, mais documenté.

Quelques années plus tard, en 1265, apparaissent dans les textes deux rues bien connues : la rue Saint-Melaine, qui mène à l’ancienne abbaye, et la rue du Champ-Dolent, où les bouchers abattaient autrefois les bêtes. En 1270, c’est au tour de la rue Saint-Georges d’être mentionnée. « Ces noms ont été relevés par Paul Banéat dans Le Vieux Rennes, ouvrage de référence pour les amateurs d’histoire locale », explique un historien. Les documents du XIVe siècle enrichissent encore cette toponymie. En 1353, on retrouve la rue Saint-Sauveur, dénommée d’après l’église du même nom. En 1357, c’est la rue du Griffon qui entre en scène, suivie de la rue de la Parcheminerie en 1395, témoin du passé artisanal de la ville. La rue de Corbin serait née en 1397, dont l’origine du nom reste aujourd’hui encore un mystère.

D’autres rues, pourtant anciennes, n’apparaissent dans les archives qu’à partir du XVe ou du XVIe siècle. C’est le cas de la rue de Derval et de la rue Trassart. Elles n’en sont pas pour autant plus jeunes que les précédentes, simplement moins chanceuses du point de vue documentaire. Comme le souligne Pocquet du Haut-Jussé, ces noms « ont été créés par l’usage et pour la commodité des habitants, longtemps avant qu’un hasard heureux ait conservé et transmis jusqu’à nous quelque texte prouvant leur identité. » Quelques anecdotes complètent ce voyage dans le vieux Rennes. Ainsi, la place des Lices s’appelait jadis place de la Harpe. La rue Beaumanoir n’est apparue qu’après le grand incendie de 1720, remplaçant l’ancienne rue de la Vieille Laiterie, et la rue de Brihac a été baptisée en 1726 en l’honneur du premier président du Parlement.

jean-christophe collet
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Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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