Il y a quelques années, les maires des villes laissaient des voies prioritaires pour les pompiers, les policiers, les ambulances. « C’était une question de bon sens, » dit l’un d’eux. Mais à l’heure des déplacements doux, les villes (comme celle de Rennes) réduisent parfois à portion congrue la libre circulation des voitures de police et des pompiers. « Ils font tout pour ralentir la circulation », explique Frédéric Gallet, représentant du syndicat Alliance. « C’est la m….totale. Car si vous êtes derrière un deux-roues en fuite. Lui passera et pas vous ! «
Dans le centre-ville et les quartiers, les récents aménagements cyclables et routiers ne sont pas sans conséquence. « C’est vrai à Rennes et partout en France », ajoute-t-il. « La circulation est de plus en plus compliquée. Les ralentisseurs abîment nos voitures surchargées par notre matériel (armes lourdes, boucliers…) et… facilitent la fuite des délinquants. Parfois, des plots nous interdisent aussi de passer dans certains endroits. »
Je n’en veux pas à la mairie
« Je n’en veux pas à la mairie », assure le policier. « Les élus ne veulent pas nous nuire mais les aménagements des centres villes et des cités complexifient notre tâche, la fluidité de nos interventions. Ils règlent un problème environnemental mais en génèrent un autre… » Devant ces problèmes d’un nouveau genre, les policiers attendent de la concertation. « On n’est jamais consultés sur les plans de circulation », convient-il.
Récemment, deux policiers à bord de leur voiture ont renversé et tué une jeune femme sur une voie de bus. « C’est dramatique ce qui s’est passé », martèle le policier. « Nos collègues sont anéantis. Alors si on devait emprunter des voies cyclables… ce serait une vraie catastrophe. » Entre sécurité et respect de l’environnement, douloureux dilemme…
Exemple navrant : des bornes dans le centre-ville empêchent la circulation dans certaines rues. Pour les ouvrir, les policiers sont obligés de montrer patte blanche devant les interphones. « On nous demande souvent en intervention : c’est pourquoi ? C’est qui ? Il y a quelques semaines, les collègues ont été obligés de « lâcher » les véhicules en haut des Lices pour se rendre à pied place Sainte-Anne. En revenant de leur intervention avec les personnes interpellées, il a fallu faire 400 mètres à pied avec la foule qui voulait libérer nos prisonniers…Cela complique beaucoup notre service. »