« Il n’y avait pas grand monde », expliquait Daniel. Ce matin, au cinquième jour de confinement, les Lices ne faisaient pas le plein. Le marché rennais, pourtant si couru il y a encore quinze jours, était aujourd’hui presque désert. « A la réflexion, je me suis dit que ce n’était pas nécessaire d’y aller », explique Michel, un habitué.
Mais d’autres n’ont pas fait le même choix que lui. « Tout le monde faisait attention », assure Daniel. « Les gens respectaient les consignes. En revanche tout ce qui était rôtisserie et galettes saucisses n’étaient pas assurés par les commerçants traditionnels. Cela faisait mal au coeur », ajoute-t-il.
Des commerçants et policiers masqués
En se promenant dans le marché, les quelques Rennais croisaient des agents municipaux et de sécurité masqués devant chaque halle. Ils achetaient leurs provisions à des commerçants, pour certains masqués. « Des poissonniers avaient recouvert de bâches en plastique leurs poissons et crustacés », assure Sophie.
Ici où là, les consignes étaient claires. « Merci de ne pas toucher à l’étal et aux fruits, on va vous servir pour éviter tout contact », expliquait un commerçant sur un panneau. « Merci de bien vouloir respecter une distance d’un mètre entre chaque personne », ajoutait la ville sur des panneaux installés à chaque entrée du marché.
Devant de nombreux étals, des files d’attente étaient délimitées sur le sol. Elles étaient respectées par les quelques clients néanmoins inquiets. « C’était très sécurisé », convient toutefois un Rennais. Mais en ce cinquième jour de confinement, le marché des Lices n’était assurément plus ce qu’il était.
Fallait-il le maintenir ? « Nous sommes dans une grande période trouble où nous sommes aussi soumis à beaucoup d’injonctions paradoxales : Se protéger ou continuer à faire l’économie du pays », tentait de répondre Michel. Terrible dilemme.