Le Groupe ISC Paris, grande école de commerce et de management, présente en ce début d’année 2024 la 2e édition de son baromètre sur le bonheur au travail, vu par les jeunes de 18-24 ans. Réalisé avec l’institut d’études BVA Xsight, ce baromètre analyse la vision des jeunes sur le monde du travail, leur définition du « job de rêve » et de la réussite professionnelle. Pour établir cette enquête, le Groupe ISC Paris et l’institut BVA Xsight ont analysé les réponses d’un échantillon représentatif de 1100 jeunes, dont 532 jeunes actifs au niveau national. Cette année, le baromètre s’est intéressé à l’égalité femmes-hommes et à la façon dont les jeunes la perçoivent. Il permet un constat clair et alarmant : les jeunes femmes se sentent lésées dans le monde du travail.
Les salaires des hommes et femmes sont-ils équivalents ? « 76 % des jeunes femmes estiment et regrettent que pour un poste équivalent, hommes et femmes ne touchent pas le même salaire », explique l’étude. « Elles sont 50 %, parmi les jeunes actives, à se dire insatisfaites de leur rémunération, alors que les jeunes hommes du même âge déclarent être satisfaits de leur salaire à 64 %. »
Côté accession à l’emploi, seulement 37 % des jeunes femmes estiment qu’il est aussi facile pour une femme que pour un homme de trouver un poste. « Seules 39 % des jeunes femmes interrogées considèrent qu’il est aussi facile pour une femme d’être embauchée en CDI que pour un homme », ajoute le baromètre. « Le plafond de verre semble persister sur la projection à long terme. 57 % des jeunes pensent que les hommes sont encore privilégiés dans l’accès aux postes aux responsabilités. Plus marquant encore, 72 % des jeunes femmes estiment qu’elles ne peuvent pas autant accéder à ce type de poste. »
Côté garçons, les jeunes hommes semblent bien moins percevoir ces inégalités que les jeunes femmes. Ils sont 50 % (contre 20 % des jeunes femmes) à avoir le sentiment que les salaires sont équivalents entre hommes et femmes. Ils estiment aussi à 53 % que les femmes peuvent prétendre aux mêmes postes à responsabilité que les hommes (contre 22 % des concernées).
Interrogés sur l’accès aux métiers, les jeunes remarquent que certains secteurs restent très genrés. « Ils considèrent à 43 % que les métiers des ressources humaines sont plus accessibles aux femmes, tandis que les portes d’autres secteurs leur restent encore relativement fermées. 43 % des jeunes jugent les métiers de la finance plus ouverts aux hommes, tout comme les secteurs de la technologie (50 %), les métiers d’ingénieurs (55 %), l’industrie (54 %) et les postes de direction (54 %). »
Les attitudes et décisions sexistes continuent d’être pointées du doigt par les jeunes de 18-24 ans. « 77 % des jeunes interrogés admettent que les femmes y sont régulièrement confrontées. 52 % des jeunes considèrent que la situation reste sans évolution ou même qu’elle se détériore. » Dans l’ensemble, les jeunes actifs vivent bien leur entrée dans le monde du travail : parmi les jeunes de 18-24 ans actuellement en poste, 80 % déclarent être satisfaits de leur travail actuel.
L’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est aussi apprécié par les répondants à 76 %. « D’autres éléments contribuent à cette satisfaction globale au travail : 83 % des jeunes actifs interrogés déclarent se sentir bien intégrés au sein de leur entreprise actuelle, et 82 % estiment que leur travail est adapté à leurs compétences. » Autre élément positif, et pas des moindres : ils sont 80 % à se réjouir du fait que leur travail a du sens pour eux. Petite ombre au tableau, les jeunes actifs sont 43 % à ne pas être satisfaits de leur rémunération. Ils ont cependant encore du mal à négocier leur salaire à l’embauche. « lls ne sont qu’un quart à s’être imposés sur ce sujet. Donnée également importante, 43 % des jeunes actifs se déclarent stressés au travail. Un chiffre qui explose chez les CSP+ dont 69 % affirment être sujets au stress dans leur vie professionnelle. »
Infos + : quels sont les facteurs qui contribuent à cette satisfaction ? Tout d’abord, un bon niveau d’autonomie : ils sont 86 % à se déclarer satisfaits de l’autonomie qui leur est donnée dans le cadre de leurs missions. Un chiffre qui monte à 89 % pour les jeunes actifs qui ont réalisé des études supérieures. 83 % des jeunes actifs soulignent également qu’ils évoluent dans une bonne ambiance de travail, et ils sont 82 % à apprécier la qualité de leurs relations avec leur manager direct.