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vendredi 29 mars 2024
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LES FACTEURS EN COLÈRE

Ce jeudi 23 novembre 2017, place de la République et rue d’Orléans, à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO et CFDT, moins d’une centaine de salariés de la Poste a manifesté contre les réorganisations du service « courrier ». La petite pluie fine n’a pas calmé les ardeurs syndicales !

Il est loin le bon temps de l’École des facteurs de Jacques Tati ou du facteur François, dans Jour de fête, celui d’une France « bonhomme », heureuse, où la simplicité, la bonne humeur et la lenteur étaient de mise. De nos jours, le facteur est mis à rude épreuve. Son domaine sacré est désormais concurrencé par le mail et les réseaux sociaux, et par une mise en tension libérale de la profession.

 « On en a marre d’être pris pour de la quantité négligeable », explique Audrey. « Non seulement nous avons de plus en plus de travail avec l’urbanisation excessive et l’agrandissement de nos zones de travail, mais en plus on nous donne d’autres missions, comme les colis ou des tonnes de catalogue à distribuer avec accusé de réception. »

« C’est déjà compliqué pour nous », poursuit André. « Imaginez-vous alors ce que ça peut être pour nos collègues jeunes, embauchés en CDD, qui ne connaissent pas leur quartier ! Constamment, on nous rajoute des missions nouvelles, des service à la personne. Bientôt, on fera cireur de chaussures, ou livreur de cannabis tant qu’on y est ! », peste un facteur en colère.

« Je suis vraiment inquiet pour l’avenir. J’ai l’impression que nous sommes la dernière génération de facteur… Où va-t-on ? », ajoute un salarié de la Poste. Un cri du cœur entendu par Josette. « Le facteur, ça signifiait quelque chose pour moi », explique-t-elle. « Je l’attendais tous les jours avec impatience. C’est un monde qui a disparu. Maintenant, je n’ai que des lettres de banque ou d’assureur, ou de la pub, et le facteur, je ne le connais pas. Il n’a plus le temps de discuter… »  

Dans un communiqué, la Direction des services courrier colis de Haute Bretagne a tenu à donner sa position dans les colonnes d’Ouest-France. « Ces nouvelles organisations se font sans aucun licenciement, sur une durée hebdomadaire de travail de 35 heures et sont élaborées dans le respect des règles du dialogue social en vigueur à La Poste. »

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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