Au marché des Lices, le samedi matin, la galette-saucisse ne serait plus ce qu’elle était ! «Je change souvent de vendeurs », proteste Marc. «Je n’arrive pas à trouver une bonne galette-saucisse. Parfois, la galette est trop chaude. Souvent, elle n’est pas cuite ou trop sèche. Que dire encore de la saucisse qui est trop grillée ou trop petite ! Pourtant, j’ai changé plusieurs fois de stands… »
En-cas populaire, notre robiquette (son autre nom) serait victime de son succès. «Il y a trop de monde devant les camionnettes », confie Evelyne. «Leurs propriétaires doivent répondre à la demande en conséquence de quoi ils oublient parfois les principes de base : la galette doit être froide et la saucisse grillée et grasse juste comme il faut !»
Heureusement, les assaisonnements cachent parfois la misère, la malbouffe. Mais pour beaucoup, la mayonnaise, la moutarde, le ketchup et les autres sauces ne sont jamais la panacée ! Alors que faire pour inverser la tendance ? Que faire contre ceux qui malmènent notre galette-saucisse ? En septembre, 2013, Xavier Taheulle sortait déjà de ses gonds. Sur le site de l’association « Sauvegarde de la galette saucisse bretonne », il pestait contre la malbouffe (saucisse pas grillée, froide, rouge, grasse, galette pas cuite).
Quelques années plus tard, des marchands ambulants ont reçu le message cinq sur cinq autour du Roazhon Park (http://www.sgsb.fr). Mais il reste encore quelques récalcitrants. «Il faudrait une AOC pour contrôler tout cela », confie un vieux monsieur. «De mon temps, c’était pas comme cela… Ikea ne commercialisait pas la Robiquette ! »
La phrase du jour : les galettes attendent patiemment d’être enroulées autour de longs morceaux de saucisses grillées au feu de bois, sur les lieux mêmes de la fête. Il n’y a pas de réunion en Haute-Bretagne où l’on ne respire pas le plantureux et gras parfum de la saucisse qui grille. » Simone Morand, Cuisine traditionnelle de Bretagne
