Ce 17 juin 2025, c’est l’école buissonnière ! Les enfants de Torigné et de Volga arrivent au commissariat en rangs serrés, aux côtés de parents et d’enseignants. Ils sont un brin dissipés. Mais une fois franchies les grilles de l’hôtel de police, le sérieux revient de mise chez les 79 élèves de CM1. Derrière cette opération, les hommes en tenue veulent créer du lien, briser la glace, instaurer la confiance avec la jeunesse du Blosne. « Nous menons cette matinée de découverte depuis l’an dernier dans les quartiers », explique Catherine Jaunatre, cheffe du service communication de la police nationale. À ses côtés, la lieutenante, C’est Maud Le Jossec qui pilote l’initiative, destinée à sensibiliser les jeunes aux risques des trafics, notamment celui de stupéfiants.
« Au Blosne, les écoles sont cernées par des points de deal », ajoute le major Frédéric Beurion. « Depuis la crise du Covid, certains adolescents transportent des produits. Ils sont appâtés par des bonbons, des kebabs, de l’argent ! » Face à cette réalité, les policiers multiplient les interventions pédagogiques dans les établissements scolaires, avec, notamment, le soutien des agents du Centre d’éducation citoyenne et de loisirs (CECL) de la police nationale.
Ce matin, au commissariat, les enfants ont pu découvrir les différents services : drones, brigades, cynophiles, motards… Les visages se sont illuminés en grimpant sur les grosses cylindrées ou en caressant les chiens renifleurs. « Il faut le temps de le faire », souffle un homme en tenue. Mais la récompense est là : les regards changent, les barrières tombent.
À la fin de la visite, un trophée symbolique a été remis à la classe la plus attentive. « Je trouve cela bien », confie une élève de dix ans. « Cela nous apprend des choses qu’on ne sait pas sur la police. Ils ont l’air humains. » Et la fillette de révéler un épisode marquant : « Un jour, un trafiquant a tenté d’approcher mon petit frère et moi. Il voulait nous donner des bonbons. J’ai dit non et je suis partie. Heureusement, les policiers étaient venus nous prévenir avant. » À l’heure où les trafics cherchent à enrôler toujours plus jeunes, cette matinée en uniforme n’est pas qu’un simple exercice de communication.