Elle entre en campagne, à sa manière : stratégique, offensive, fidèle à Emmanuel Macron. Ce mardi 17 juin, Carole Gandon a officialisé sa nomination comme cheffe de file du parti Renaissance à Rennes pour les élections municipales de 2026. Dans un communiqué transmis à la presse, l’ancienne candidate de 2020 dresse un constat sans appel de la gouvernance de la ville. « Depuis 50 ans, Rennes est gouvernée sans interruption par les mêmes forces politiques. Socialistes et écologistes se succèdent, verrouillant le pouvoir et l’exerçant sans autocritique. »
À ses yeux, la majorité actuelle est prisonnière d’un système figé, dominé par « des élus de métier plus soucieux de préserver leurs sièges que d’innover ». Elle fustige une gestion sans vision, « incapable de penser l’avenir au-delà d’un mandat », et appelle à rompre avec cette « inertie municipale ». Sans surprises, la sécurité figure en tête de ses priorités. « Rétablir la sûreté dans nos quartiers, première préoccupation des habitants, est une priorité absolue », affirme Carole Gandon.
La cheffe de file entend porter un projet à la fois social, écologique, économique… et sécuritaire. Une plateforme citoyenne, Vivre Rennes, a d’ores et déjà été lancée pour fédérer les énergies autour de cette ambition. Mais Carole Gandon le reconnaît bien volontiers. « Personne ne peut construire l’alternative seul. » Depuis 2020, elle partage les bancs de l’opposition avec Charles Compagnon (Horizons). L’ancienne référente LREM ne cache désormais plus son souhait d’un rapprochement (comme lui d’ailleurs). « Partir divisés serait une erreur funeste. Les Rennais exigent le rassemblement. »
Dans son communiqué, Carole Gandon plaide pour un collectif « pluriel », allant « de la gauche sociale-démocrate à la droite républicaine », dans une logique de projet local « au-delà des étiquettes partisanes ». Les discussions se poursuivent ainsi avec Thomas Rousseau, candidat de la droite traditionnelle, dans l’espoir de bâtir une dynamique unifiée. Un rapprochement pourrait être annoncé en septembre.
Mais qui portera cette éventuelle liste d’union ? Carole Gandon, désormais investie par Renaissance ? Charles Compagnon, qui dispose d’un ancrage certain au sein de l’opposition ? En coulisses, les tractations vont bon train. Certains évoquent déjà un partage des responsabilités : la municipalité pour l’un, la métropole pour l’autre, en cas de victoire.
Nommée cheffe de file par Renaissance, Carole Gandon s’inscrit clairement dans la continuité du président Emmanuel Macron, qu’elle a toujours soutenu depuis 2017. Une fidélité revendiquée, à contre-courant du contexte politique national, plus trouble pour la majorité présidentielle. « L’histoire de Rennes ne s’est pas figée en 1977. Il est temps d’écrire la suite. Ensemble ,» conclut-elle. Elle se veut battante.