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jeudi 28 mars 2024
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LE POÈTE SE MET SUR SON 31

Jean-Louis Lozac’hmeur n’est pas à son premier ouvrage. Professeur à Montfort-sur-Meu, le Rennais revient avec Sur mon 31, poèmes 1987-2018. Il a accepté de répondre à nos questions. 

Vous abordez beaucoup de thèmes et de motifs différents dans ce regroupement de poèmes. La mer et le voyage sont souvent présents dans vos textes. Qu’en est-il ? 

Ce livre rassemble six recueils précédemment édités, et au fil du temps, l’inspiration a changé. Des premiers poèmes, émerge peut-être un certain malaise et un certain vertige au moment d’entrer à l’âge adulte. Après un séjour prolongé à Djibouti et en Ethiopie, la découverte de l’Afrique de l’Est a été un électrochoc pour l’étudiant rennais que j’étais. Ce monde différent, empli de beautés et de misères insoupçonnées, est devenu une rencontre forte et impressionnante. 

L’Amérique a-t-elle été pour vous source d’inspiration ? 

Mon séjour aux Etats-Unis m’a fait sentir les écarts de civilisations radicalement divergentes, voire opposées. J’ai voulu les évoquer dans mes poèmes. Mais à chaque fois que de rencontres chaleureuses dans les voyages  comme En Allemagne, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Pologne et partout ailleurs. 

Le poète est un artisan des mots. Il essaie de les tresser ensemble de la meilleure manière possible pour les offrir aux lecteurs.

La mer semble souvent le dénominateur commun de votre inspiration poétique. 

En tant que breton, je crois qu’il est difficile de ne pas être cerné par la mer… J’ai eu des années de petite enfance dans le Finistère nord. Par la suite, j’avais du mal à m’endormir sans le bruit des vagues et les tournoiements réconfortants des phares. Chaque fois que j’ai l’occasion de fréquenter les côtes bretonnes, c’est un peu cet univers qui revient et qui apaise. 

Si l’on continue d’écrire après vingt-cinq ans, c’est qu’on définitivement incurable et que l’on continuera à verser dans les mots », écrit le poète Rainer Maria Rilke.  

Je ne renie certainement pas mes attaches avec Rennes et Saint Malo. Ces deux villes font partie de moi, comme chaque endroit où l’on séjourne un temps, mais elles ont une mention spéciale. A Rennes, je vais tous les samedis au marché des Lices, ou au Piccadilly. Inconcevable de passer à Saint Malo sans voir les remparts ou faire le tour de la cité d’Alet. C’est de l’oxygène pur pour tremper mon encre dans l’iode avant d’écrire. 

Les derniers poèmes semblent plus engagés contre la souffrance dans certaines parties du monde. 

C’est vrai. La liberté dont nous jouissons ici n’est certes pas parfaite, mais nous ne mesurons pas facilement l’écart d’avec les existences que subissent certains hommes sur d’autres continents. Pour eux, il leur faut cultiver soigneusement l’espoir avant que leurs braises ne se transforment en cendres. L’artisan-poète essaie de mettre ses mots à disposition, modestement, selon son cœur et son humanité. 

Sur mon 31, poèmes 1987-2018. Jean Louis Lozac’hmeur. Editions Edilivre. A commander dans toutes les librairies. 

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