Gilduin Descottes est musicien. Bassiste, guitariste et auteur-compositeur, il a plusieurs cordes à son arc ! À 15 ans, le Rennais est sélectionné, avec son groupe Diarrhée verbale, par le Crédit Agricole, lors d’un concours parrainé par Duros (célèbre marchand de pianos de la capitale bretonne). « Nous avions fini à la cinquième place », se souvient Gilduin. « À l’époque, nous répétitions sous l’église Saint-Joseph, dans le quartier de la Poterie ! »
Dans l’édifice religieux, le jeune homme animait les messes avec sa guitare. « En contrepartie, on bénéficiait du local pour répéter. » À deux pas du temple, il jouait parfois dans l’ancien bar, le Teddy’s où il révisait son bac ! En revanche, les études, il n’en sera pas question. Gilduin préfère la musique et enchaîne les groupes (Pur Basic, l’orchestre Évidence).
À la fin des années quatre-vingt-dix, Gilduin sort son premier disque avec deux copains, puis il enregistre deux albums de bossa-nova avec une autre formation. Après cette expérience, il rencontre Sam Verlen et devient son bassiste. « J’ai ensuite intégré le groupe rennais, The Black leaders », se remémore-t-il. « En Angleterre, nous avons effectué quelques tournées où l’on a bien rigolé. » Malheureusement, l’essai se termine mal. « Ce fut une très grosse rupture. »
Quittant Vern-sur-Seiche où il habitait, Gilduin rejoint Saint-Malo. Là, il poursuit sa mission dans la paroisse de Saint-François-Xavier. « Mes parents m’ont alors proposé un atelier d’écriture avec les gens de la rue, » se souvient-il. Sous l’impulsion de trois associations (collectif des Six, Sources vives et Dignité cimetière), il part à la rencontre d’une quinzaine de sans-abris. « En lisant l’évangile selon Saint-Marc, chacun devait donner leur sentiment. J’étais chargé de prendre des notes, des mots-clés. »
Un soir, Gilduin quitte ses nouveaux amis avec une mélodie en tête « Tout de suite, je me suis mis au boulot. J’ai enregistré deux couplets et un refrain. Encouragé par mes parents, j’en ai écrit un troisième (Marchons en Galilée, https://soundcloud.com/gilduin-descottes/marchons-en-galilee). » De fil en aiguille, il sort un album entier en revisitant le Notre-Père, un Agneau de dieu… « En tout, j’ai produit seize titres que j’ai appelé la messe du confinement. Un des textes (La partition de la vie) a été composé par Régine de Dignité cimetière. Il accompagne aujourd’hui les enterrements des sans-abris. »
Je suis heureux d’avoir intégré une jeune musicienne, Fanny, dans la chorale de Saint-François-Xavier. Elle donne un vrai rayon de joie et de spontanéité avec sa clarinette, sa bombarde. »
En signant cet album, Gilduin sort des standards religieux. « J’essaie de prodiguer une touche moderne avec des rythmiques plus rocks. » Depuis, il ne cesse de se produire, accompagnant parfois une grande voix catho, Patrick Richard. « J’ai une vraie foi avec l’envie parfois de changer l’église !», confie-t-il. « J’aimerais une liturgie, plus abordable, pour le plus grand nombre. Par mes musiques, j’espère toutefois apporter une note plus contemporaine. » Un phare dans la nuit, sa dernière chanson, est dans cette veine ! « Quand les gens sortent avec la banane d’une messe, je suis heureux ! », conclut avec un sourire le chanteur chrétien. Pour en savoir plus sur Gilduin.