Dans un communiqué envoyé à notre rédaction, l’ADARB (Association pour le Développement de l’Aéroport de Rennes-Bretagne) regrette l’insuffisance des résultats de l’aéroport de Rennes-Bretagne. Pour s’en convaincre, elle compare la situation rennaise par rapport à celles connues dans d’autres lieux bretons. « Il y a peu encore, à Brest, la compagnie Volotea vient d’annoncer 4 nouvelles lignes vers Rome, Malaga, Olbia et Minorque. De même, les plateformes de Nantes ou Caen promettent de nouvelles destinations pour 2024… Rien ou si peu à Rennes où les gestionnaires se congratuleront pour entamer la prochaine saison avec la disparition de plusieurs de ses dessertes euro-méditerranéennes. »
Enfonçant le clou, l’ADARB félicite les décideurs brestois. « Brest et Volotea ont réussi à mettre sur pied leur offre en quelques mois ce que la mollesse des autorités rennaises n’arrivent toujours pas à faire depuis l’abandon de NDDL (Notre-Dame des Landes). Ils ont su proposer un service de transport rapide, populaire et accessible propre à désenclaver la Bretagne. Au contraire des Rennais, l’équipe commerciale de l’aéroport de Brest (dont certains membres œuvraient auparavant à Rennes), a réussi à mettre en valeur le potentiel de leur plateforme auprès des élus locaux et des responsables de Volotea. A l’inverse des Rennais qui n’en ont pas voulu, les Brestois ont retenu chez eux des entrepreneurs aériens (Celeste notamment). »
« Saint-Jacques est dans une position de grande fragilité », ajoute l’association. « Que se passerait-il si Air France stoppe les rotations vers Roissy-CDG et Lyon, ce qui est hautement probable à court terme ? À cette allure, Rennes-Bretagne prend le droit chemin de Clermont, Limoges ou Angers, à savoir un aérodrome de seconde zone. Malheureusement, les faits aujourd’hui confirment nos craintes, aucun projet d’envergure n’est annoncé à Rennes. L’opinion publique, la presse, les élus locaux et autres décideurs du monde régional se rendent-ils compte de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons ? »
L’ADARB dénonce « l’incapacité et l’inconséquence de la SEARD (société d’exploitation), de ses actionnaires, des responsables économiques et de la Région Bretagne à faire décoller » l’aéroport de Rennes-Bretagne. « Ils offrent ainsi à leurs concurrents les millions d’euros de retombées et les milliers d’emplois induits que l’aéroport de la capitale bretonne aurait pu produire avec l’exploitation de son énorme potentiel. Quoi qu’il en soit, les brétiliens continueront à utiliser les transports aériens depuis Brest, Nantes ou Caen. Ils emporteront avec eux les richesses économiques et sociales qui auraient du revenir à Rennes. La frilosité et le manque de dynamisme des gestionnaires et cadres rennais rappellent ceux des petits bourgeois alençonnais qui, en leur temps par peur des escarbilles, ont refusé le chemin de fer et l’ont regardé passer au Mans. On voit ce que cela a donné… À quand un rebond ? Nous l’attendons toujours à l’ADARB et continuerons à proposer et faire des suggestions. »