Rue de Dinan, Pierre-Yves Béchard est le gérant du bar-tabac, Le Nerval, aux pieds d’un immeuble décoré par un graff de War. Avec ses voisins-commerçants, il pestait allègrement contre la décision de supprimer des places de stationnement devant leurs commerces. « Nous avons appris la nouvelle, il y a quinze jours », explique-t-il. Ni une, ni deux, ils ont décidé de faire part de leur mécontentement, à travers de nombreuses pancartes. Bien vite, leurs slogans ne sont pas passés inaperçus dans la presse et du côté de la municipalité qui a dépêché sur place un conciliateur en la personne de Didier Lebougeant, adjoint de la mairie. « Il est revenu sur le choix des techniciens », précise le buraliste. « Nous disposerons de deux arrêts-minute, d’une place en personne à mobilité réduite et trois en zone bleue. C’est un compromis qui finalement nous arrange. Une petite placette sablée complétera le dispositif où l’on pourra jouer aux palets. Nous avons bien géré la crise ! Les élus n’ont pas été trop bornés. Ils ont été à l’écoute. »
Cette affaire avait suscité un communiqué du Rassemblement national. « Cette décision est prise comme d’habitude à Rennes sans aucune concertation ni alternative. Elle s’inscrit une nouvelle fois dans la chasse à la voiture menée depuis des années sur l’ensemble de la municipalité par les élus NUPES socialistes et pseudos “écologistes” », avait expliqué Julien Masson, porte-parole du RN. « La Mairie doit bien évidemment assurer la circulation paisible des piétons et cyclistes. Mais elle est depuis longtemps dans une démarche d’opposition dogmatique aux automobilistes, là où elle devrait plutôt contribuer à l’harmonie des différents modes de transport. La raison invoquée pour ces travaux, notamment la plantation d’un arbre, est une véritable provocation : non seulement la majorité NUPES de Rennes n’a cessé d’encourager la bétonnisation de la ville, là aussi sans concertation. Mais elle a également abattu bon nombre d’arbres dans plusieurs quartiers rennais, allant même jusqu’à être condamnée par le juge administratif à ce sujet. » Dans ce quartier, la collectivité tenait à apaiser, à naturaliser et à sécuriser les lieux. Elle supprimera en tout quinze places de stationnement pour proposer son nouvel aménagement urbain (fruit du compromis). Outre le buraliste, l’endroit est occupé par un cordonnier, un livreur de repas, un coiffeur, un assureur, un podologue, un architecte et une fleuriste. Crédit photo : Hardy.