Agrégée de lettres modernes, Caroline Hinault enseigne dans la capitale bretonne. Mais à ses heures perdues, elle compose des romans. En 2021, elle a écrit Solak dans la collection Rouergue noir, un ouvrage salué par la critique et récompensé par le prix Claude Mesplède.
Il y a quelques semaines, la Rennaise, invitée du récent Salon du Livre, a publié un ovni, intitulé Fragments de grossesse. « Les aléas de la maternité et les douleurs de l’accouchement : c’est un sujet peu pris en charge alors que la mère comme personnage littéraire, la littérature en regorge », ajoute-t-elle.
En trois cents pages, Caroline Hinault rédige comme elle respire. Son récit est haletant. Il se métamorphose dans un râle profond, un enfantement sans fin où l’on suit une athlète de haut niveau, une écrivaine hors pair, traçant sa route dans les pas des féministes notoires, Marguerite Duras ou Simone de Beauvoir.
Auteure de talent, elle truffe son livre de petites phrases cinglantes, de bijoux littéraires quelquefois amusants et souvent poétiques. On est dans Un certain plume de Michaux, dans des vers de Mallarmé. « Ces règles, cette drôle d’équerre lexicale, sont venues briser les espoirs d’arrondi », rapporte-t-elle. « On ne naît pas aspirant-parent, on le devient ! », précise-t-elle.
Avec elle, vouloir un enfant, c’est désirer l’amour. Avec elle, les premiers jours, c’est la joie qui ruisselle. Avec elle, on découvre des moments d’éternité, des instants de vie. On est extraordinairement bien, bref, heureux. Caroline Hinault, Fragments de grossesse, au prix de 21 euros.