« Nous entamons cette rentrée avec un profond sentiment d’inquiétude et, disons-le clairement, de grande frustration », a proclamé l’élu de l’opposition rennaise, Charles Compagnon (centre droit), lors du dernier conseil municipal. « Depuis le début du mandat, je vous alerte, madame la maire, sur la dégradation alarmante de la sécurité dans notre ville. Chaque semaine, des faits divers viennent faire de nouvelles victimes et noircir l’image de Rennes, autrefois paisible et accueillante. Désormais, la réalité est tout autre. Nous faisons face à l’augmentation des meurtres, à des attaques au couteau, et des tirs d’armes à feu quotidiens dans nos quartiers. Rennes sombre dans une spirale infernale de violences que vous refusez de voir. »
Pour lui, ces actes sont « symptomatiques d’une ville qui perd pied ». Contre cette violence, Charles Compagnon propose des solutions concrètes : le doublement des effectifs de la police municipale, la création d’une brigade de nuit, la présence des agents dans tous les secteurs, le déploiement massif de la vidéoprotection. Il demande notamment aux élus de cesser les déclarations (en particulier au sein des conseils municipaux et métropolitains) qui rabaissent les missions de la police. « Ces mesures que je sollicite ne sont pas des caprices, elles sont nécessaires. Pourtant, elles restent sans réponse, ou pire, elles sont balayées d’un revers de main pour des raisons purement idéologiques.»
Charles Compagnon condamne cette « idéologie municipale » en décalage total avec les attentes des Rennais. « La sécurité ne peut pas être sacrifiée sur l’autel de la bien-pensance. Il est temps de sortir de ce piège. Les Rennais ne demandent pas une ville transformée en forteresse, ils réclament simplement à vivre en sûreté. Et cette sécurité, c’est à nous, élus, de la garantir. À chaque fait divers, à chaque existence brisée, ce sont les fondations mêmes de notre vivre ensemble qui sont ébranlées. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre. » Régulièrement, la maire de Rennes évoque l’insécurité lors des derniers conseils municipaux. Elle demande notamment des moyens humains pour la police nationale.
Infos + : Charles Compagnon a rappelé quelques faits des trois derniers mois. En juin, des tirs en plein jour dans le quartier de Maurepas. Le 29 juillet, une femme qui s’était endormie sur un banc place Pasteur est violée un peu avant 23 heures. Le 1er août, un jeune homme est poignardé à Beauregard. Entre le 6 et le 11 août, des tirs d’armes à feu à Maurepas et à Cleunay. Le 17 août, un jeune SDF est agressé violemment et dépouillé parc Saint-Cyr. Le 27 août, dans le parc Saint-Cyr, un jeune individu est victime d’un coup de couteau. Dans la nuit du 27 au 28 août des coups de feu sont échangés à Maurepas. Le 28 août, un homme est poignardé esplanade Charles-de-Gaulle. Jeudi 29 août, un cambrioleur fonce sur des policiers. L’un d’eux a eu la vie sauve grâce à un réflexe de survie (ayant plus de chance que l’adjudant Comyn assassiné à Mougins dans le même contexte). Le 30 août, un homme est arrêté à Maurepas en possession d’un pistolet chargé. Le 1er septembre, dans le quartier de Cleunay, un homme est poignardé avec, durant un certain temps, son pronostic vital engagé. Plus récemment, dans la nuit du 4 au 5 septembre, un homme de 38 ans a été tué par cinq individus en plein cœur de notre ville.