Après la fusillade survenue le 17 avril , dans le quartier de Villejean, quatre jeunes hommes âgés de 21 à 23 ans ont été présentés le 21 avril à un juge d’instruction de la JIRS de Rennes (juridictions interrégionales spécialisées). Ils sont mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou de plusieurs délits punis de 10 ans d’emprisonnement, ainsi que trafic de drogues.
Les investigations menées par la DCOS de Rennes (ex-police judiciaire) sous l’autorité du parquet JIRS ont permis d’établir les faits suivants. « Les suspects sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants, orchestré par un réseau d’individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy, depuis le mois de janvier 2025 », précise le procureur de la République, Frédéric Teillet. « Le 14 avril dernier, après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par un groupe local, les Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien. »
Trois jours plus tard, un commando a été envoyé pour reprendre le contrôle du point de vente. Le résultat : trois blessés par balle et un quatrième homme renversé par une voiture en fuite. Le pronostic vital de la victime touchée par le véhicule, un temps engagé, n’est désormais plus en danger. « Il souffre de blessures à la tête notamment, ayant dû subir une intervention chirurgicale. Les autres victimes ont pu regagner leurs domiciles rapidement. »
Des rôles identifiés, une opération planifiée
Depuis, l’un des mis en cause, originaire de la région parisienne, a reconnu avoir participé au commando. « Il était chargé de filmer la scène pour ses commanditaires et de brûler le véhicule, qu’il savait voler », souligne le procureur. « Il a été interpellé à proximité de cette voiture. » Un autre suspect, venu de Tours, a admis une implication dans le trafic de drogue, mais nie toute collaboration à la fusillade. Pourtant, les éléments de l’enquête ont suffi à le mettre en examen pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs.
Le troisième, originaire de Marseille, a gardé le silence. Malgré cela, les faits reprochés — notamment sa participation active aux violences du 17 avril — ont entraîné sa mise en examen pour l’ensemble des infractions. Tous les trois encourent une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le quatrième individu, lui aussi tourangeau, est poursuivi uniquement pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs. Il risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Une extrême violence revendiquée
Tous les suspects présentent des casiers judiciaires déjà chargés, avec des antécédents pour trafics de stupéfiants et violences. Leur organisation, selon Frédéric Teillet, ne laissait aucun doute sur leurs intentions. « Leur équipement (armes, vêtements, véhicule volé…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires. Ils voulaient éliminer physiquement leurs concurrents, en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité » Le parquet avait requis la prison provisoire pour les quatre hommes. Le juge des libertés et de la détention a suivi les réquisitions. L’enquête se poursuit sous l’autorité du juge d’instruction de la JIRS de Rennes.
