Un grand soleil éclaire ce 22 avril. Quelques jours après la fusillade de Villejean, la ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, vient à la rencontre des habitantes. Entourée de journalistes, d’élus et d’un représentant du préfet, elle s’arrête sur la dalle centrale pour échanger avec des mères de famille. « Vous êtes des résistantes », martèle-t-elle. « Il faut montrer à quel point, grâce à votre énergie et votre présence, c’est vous qui tenez les quartiers ! Ce sont les femmes qui assument toutes les responsabilités. »
Les enfants peuvent entendre nos pleurs », explique une dame. « Nous ne voulons pas les enterrer. »
À plusieurs reprises, la ministre rappelle la dangerosité des stupéfiants. « La drogue détruit des adolescents, des familles. Elle rend malade, crée des maladies psychiques. Il ne faut pas banaliser la consommation. » Devant les journalistes, la ministre revient sur le rôle clé des femmes. « Je viens avec des propositions pour soutenir les mères seules et leurs enfants. J’ai renforcé les moyens des “adultes relais”, c’est-à-dire des médiateurs et des associations, parce qu’il s’agit aussi permettre aux garçons et filles d’avoir une occupation, un encadrement. »
Pour elle, tout se joue très tôt, entre 9 et 13 ans. « Si nous sommes présents, nous, pouvoirs publics, pour encourager l’école, l’éducation culturelle, le sport… on pourra éviter une large partie du trafic de drogue. » Pendant de longues minutes, Juliette Méadel a réaffirmé la volonté politique du Gouvernement. « Nous ne lâcherons pas un centimètre carré de terrain. Avec ma collègue au Logement, nous avons beaucoup investi dans ce quartier. Mais ce qui compte le plus, c’est notre détermination à ne rien céder : ni sur la sécurité, ni sur l’accompagnement social, ni sur les violences invisibles que vivent ces enfants au quotidien. » Et de conclure par une question : où sont les pères de ces victimes du trafic ? Où sont-ils ? »