En novembre prochain, le Kenland, installé en haut de la place des Lices, passera de 450 m2 à 700 m2. Il deviendra le Délirium pour proposer plus de 40 bières à la pression. Dans une ville festive, la nouvelle est attendue, espérée, souhaitée par tous nos amis étudiants. Mais pas par tous…les riverains s’opposent fermement au projet d’agrandissement de l’un des plus vieux troquets rennais. Ils l’ont redit lors du dernier conseil municipal, ce lundi 8 octobre 2018.
Un équilibre entre un centre-ville animé et habité
Invisible de la rue, à l’arrière du Kenland, l’extension s’étendra dans un espace clos et dans un ancien passage public, entourés de logements et le long des vieux remparts rennais. Elle comprendra une grande terrasse dans une cour intérieure. « Ce projet contrevient à l’intérêt général », regrette l’un des riverains, Pierre Fanouillère (photo capture d’écran). « Il contredit l’engagement de la ville de Rennes contre les problèmes d’ivresse publique et toutes les nuisances qui en découlent. Ce projet est insensé et inacceptable. »
Contre l’agrandissement, les riverains font valoir un « contexte environnemental préoccupant dans un quartier déjà saturé par le nombre de débits de boissons, l’extension des terrasses et les débordements ». « Il est urgent de ne plus amplifier ce phénomène. La ville de Rennes, qui par ailleurs dit vouloir lutter contre les problèmes d’alcoolisation et d’insécurité dans le centre historique de Rennes, doit tenir un discours cohérent sur cette situation. Elle doit s’engager auprès des habitants, des usagers et des commerçants à prendre des mesures concrètes et efficaces contre la dégradation des conditions dans ce secteur et dans notre quartier », ajoute le riverain, soutenu par une pétition de 700 personnes.
Adjoint au maire, chargé des questions de commerce, Marc Hervé comprend le « souci d’équilibre entre un centre-ville habité et centre-ville animé ». Cette recherche d’équilibre nous a amené à concentrer les lieux de vie nocturne sur le mail Mitterrand et à mener bien d’autres actions (campagne renforcée du contrôle des terrasses). Mais cette volonté ne peut pas se manifester par un jugement « a priori » d’une mauvaise exploitation d’un débit de boissons. Nous n’avons pour l’heure aucune base légale pour nous opposer à ce projet. » L’élu rennais en veut pour preuve les précautions prises par les propriétaires dans les contraintes relatives à la sécurité et au règlement sanitaire. En revanche, il restera vigilant sur la bonne tenue de l’établissement. « Nous assumerons notre responsabilité », assure l’adjoint, invitant les riverains à faire part de leurs observations à la copropriété pour assurer le bon usage de ces lieux privés. »