Le jeudi 11 juillet 2024, le quartier Nord Saint-Martin de Rennes a été le théâtre d’une expulsion nécessitant d’importants moyens humains. À la demande du Conseil régional, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’un bâtiment situé au 33 rue Armand Rebillon, habité par des migrants depuis janvier. « Cette opération était justifiée pour des raisons de sécurité. Elle a été menée dans le cadre de l’exécution d’un jugement du tribunal administratif du 24 juin, signifié aux occupants par voie d’huissier », explique Philippe Gustin, préfet d’Ille-et-Vilaine, dans un communiqué.

À 14 h, quai du Canal Saint-Martin, plusieurs fourgons de police ont convergé vers le bâtiment occupé au-delà du délai fixé par le tribunal pour libérer les lieux. L’évacuation s’est déroulée sans incident, grâce au concours des effectifs de la direction interdépartementale de la police nationale d’Ille-et-Vilaine. « Conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, je suis déterminé à lutter contre les squats en Ille-et-Vilaine et à faire respecter la loi de la République », a ajouté le préfet Philippe Gustin.
Sur place, les occupants, environ 80 personnes, dont 19 mineurs selon des associations, ont livré une version différente. « On n’a pas eu le temps de préparer nos affaires », a déploré un migrant. Bien que légale, cette expulsion a suscité de vives réactions. SUD Solidaires et d’autres associations dénoncent une gestion favorisant une « transaction immobilière » au détriment du droit inconditionnel à l’hébergement. Elles appellent désormais à une mobilisation des organisations politiques et à des réponses concrètes face à cette situation.
Cette expulsion résonne dans un contexte social tendu, où les enjeux de logements d’urgence et de solidarité sont cruciaux. « Les incantations et les promesses de solidarité, ça suffit : des actes ! » clame le communiqué de SUD Solidaires, récemment publié dans nos colonnes. Un appel a été lancé pour une rencontre en urgence avec les autorités, afin de trouver des solutions de relogement pour les exilés.
INFOS + : ces exilés avaient déjà été précédemment expulsés d’un autre logement. Photos Hardy.