Le mercredi 26 mars 2025, en fin de matinée, les pompiers interviennent dans un immeuble de l’avenue du Sergent Maginot, à Rennes. Sur place, ils découvrent une scène d’une rare violence. Une femme de 73 ans, inconsciente, en arrêt cardio-respiratoire, gît au sol, le visage tuméfié et ensanglanté, le corps à demi dénudé — seulement vêtue d’un soutien-gorge et d’un pull.
Malgré l’action rapide des secours, le décès est constaté peu après. Immédiatement, le représentant du parquet se rend sur les lieux et confie l’enquête à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS). Les investigations sont ouvertes pour meurtre, précédé ou suivi d’un autre crime, en l’occurrence un viol. « Outre le corps largement dénudé de la victime, les enquêteurs remarquent la présence de deux emballages de préservatifs, dont l’un est vide », déclare le procureur de la République, Frédéric Teillet. L’enquête est également étendue à des faits de vol, une boîte à bijoux ayant été retrouvée dans un jardin mitoyen, endroit par lequel un témoin a aperçu la fuite de l’auteur présumé.
Le lendemain, l’autopsie révèle un décès consécutif à un traumatisme cranio-facial, encéphalique et cervical, entraînant de multiples fractures et des hémorragies méningées. Grâce aux descriptions de témoins et à l’exploitation des images de vidéosurveillance, les enquêteurs orientent rapidement leurs recherches vers un individu marginalisé, connu pour fréquenter une structure sociale située à proximité du lieu du crime. En revanche, la piste d’un second suspect est vite écartée.
Le 31 mars, les policiers de la brigade criminelle de la DCOS et de la BAC de Rennes interpellent un homme de 40 ans, très défavorablement connu des services de police et de justice. Placé en garde à vue, il est confronté à plusieurs éléments accablants. « Son ADN est retrouvé sur une bouteille d’eau dans le jardin par lequel l’auteur a fui, et sous les ongles de la victime », indique le procureur. L’homme correspond par ailleurs à la description physique des témoins, qui l’identifient sur photos. Les vêtements et le sac portés par l’agresseur sont également récupérés dans ses effets personnels.
Lors de son audition, le suspect reconnaît résider administrativement à proximité des faits, mais il nie en bloc les accusations, sans pouvoir expliquer les éléments matériels recueillis contre lui. Ce mercredi, le parquet de Rennes a ordonné son défèrement au palais de justice. Il a ouvert une information judiciaire pour meurtre précédé ou suivi de crime — le viol — et vol dans un lieu d’habitation, des méfaits passibles de la réclusion à perpétuité. Le quarantenaire a été mis en examen par le juge d’instruction et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Le passé du suspect est lourd : 24 condamnations inscrites à son casier, dont des vols aggravés, violences, menaces, agression sexuelle, infractions routières et liées aux stupéfiants. Incarcéré en mai 2023, il avait été libéré sans aménagement de peine en décembre 2024.