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mardi 10 décembre 2024
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DES VOITURES BRÛLENT DE NOUVEAU

Après les tristes feux de l’été dernier dans le Blosne, les incendies de voitures ont repris de plus belle dans les quartiers sud rennais. Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 h 30, 11 voitures ont pris feu sur le parking de Navarre, situé aux abords de la rue d’Espagne.

 

Les pompiers sont intervenus rapidement sous les yeux de quelques témoins réveillés par les bruits d’explosion (éclatement des pneus). De nombreux témoignages ont immédiatement fusé sur les réseaux sociaux. Celui notamment de la conseillère municipale PS Hind Saoud qui a vu l’incendie se propager de sa fenêtre. Dans son tweet, elle remercie les pompiers et apporte son soutien aux voisins mais ne condamne l’acte considéré comme inqualifiable par de nombreux habitants du quartier. « C’est désolant », dit Jean-René un habitant de la cour Bilbao. « C’est sûrement un p’tit con du quartier qui a fait ça. On en a marre ! » balance avec amertume une jeune femme inquiète pour la voiture d’un membre de sa famille.

Vers midi, au moment où une dépanneuse enlève les carcasses de deux voitures appartenant au même propriétaire, un homme a une pensée pour les victimes. « D’habitude, je me gare là lorsque je vais voir ma sœur, mais hier soir j’ai stationné ma voiture juste à côté sur le trottoir du boulevard d’Espagne. J’aurais pu être à leur place. Je les plains… » Mais petit à petit, au sein d’un groupe d’habitants qui se sont rassemblés autour du lieu du sinistre, les débats tournent rapidement sur les causes de l’incendie. « Tout ça c’est à cause de l’ambiance du quartier qui a changé ! On va encore dire qu’on est au Blosne. On va encore parler de nous en négatif. Je suis arrivé ici en 1975, après avoir bien vécu avant square de Galicie. Cela a toujours été calme ici avant », raconte un retraité qui tenait un bar à Rennes.

« Mais le centre Italie s’est dégradé depuis son ouverture en 1976 ! Depuis quelques années, c’est morose et cela a impact sur le sentiment d’impunité. Il faut le dire, car on a peur de parler. Maintenant, nos logements ne valent plus rien. Et on n’a pas de sous pour rénover l’habitat », poursuit le même retraité. Le summum de l’incompréhension est atteint lorsque des voisins présents sur place entendent une jeune fille dire que la police n’a pas voulu prendre en compte son témoignage. « J’ai vu la première voiture brûler et entendu des rires par ma fenêtre. Je suis descendu dire aux policiers que c’était un acte volontaire, mais ils n’ont pas pris en compte mon témoignage. »

Les deux hommes excédés prennent le numéro de portable de la jeune fille pour reprendre contact avec la police. « On a l’impression encore une fois qu’ils ne veulent pas nommer l’infraction ! Ce n’est plus acceptable d’accepter le fait accompli. C’est la porte ouverte à toutes sortes d’actes… », souligne l’un d’eux. Une enquête est en cours, confiée aux services de police. La piste accidentelle serait aujourd’hui privilégiée. 

 

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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