Cette exposition Tout le poids d’une île va au-delà des icones cubaines. Elle est un moment d’art, bien loin d’une photo du Che avec un cigare, d’un Castro avec PPDA ou d’une plage paradisiaque. Présentée au Musée des Beaux-Arts de Rennes, elle se veut un instant rassembleur entre les artistes francs-tireurs, les exilés et les résidents. Elle est une sélection de différentes œuvres de la collection du Rennais François Vallée par le commissaire de l’exposition François Coulon (avec Anne Langlois et Patrice Goasduff du 40 m3).
Mais dans cette exposition, rien ne sert de chercher un art cubain, un style commun. On est dans la pure création, au-delà du goût du lucre. À leur manière, les artistes ont eu la prétention mesurée de lutter contre la censure par des œuvres inspirées, décalées et si délicieusement détournées. Ils s’appellent Gustavo Perez Monzón, Sandra Ceballo, Belkis Ayòn. … et, mieux que d’autres, ils nous font lire entre lignes.
À ce jeu-là, José Angel Vincenh est sans doute le plus doué. Il présente une composition parsemée d’extraits de journaux du PC caviardés qui en les photographiant, révèlent des figures ! En tout, les visiteurs trouveront 250 œuvres, présentées tant au Musée des Beaux-Arts que le centre d’art contemporain 40 m3 et La Passerelle (MBA).
Pour l’occasion, le MBA a invité Nestor Arenas pour une grande fresque dans le patio, José Franco pour une installation et José Bedia pour une autre création. L’exposition est visible jusqu’au 2 avril, du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Musée des Beaux-Arts, 20 quai Émile Zola, 35 000 Rennes.