Comme chacun sait, la mobilité est l’un des problèmes numéro 1 dans la capitale bretonne. Régulièrement, des embouteillages empoisonnent la vie des automobilistes obligés de prendre leur voiture, faute de dessertes ferroviaires suffisantes ou encore de bus. Mais que l’on se rassure, la métropole rennaise tente de trouver des solutions. À partir du 1er janvier 2025, la collectivité lancera un nouveau service de covoiturage dédié aux trajets du quotidien : Covoit’STAR. Ce service, porté en collaboration avec l’opérateur BlaBlaCar Daily, vise à encourager l’utilisation de la voiture partagée pour les trajets courts, principalement domicile-travail. Il représente un levier essentiel pour réduire la congestion sur le périphérique, améliorer la qualité de l’air et soutenir la transition écologique de la métropole rennaise.
Un service pour encourager le covoiturage local
Actuellement, seulement 4 % des habitants de Rennes Métropole pratiquent le covoiturage pour leurs trajets domicile-travail, et la majorité des voitures circulent avec un seul passager. Contre cela, Covoit’STAR a pour ambition de tripler le nombre de trajets covoiturés d’ici 2027 pour atteindre 350 000 trajets par an. Pour encourager cette pratique, des incitations financières seront proposées aux conducteurs, qui pourront recevoir entre 1,5 € et 3 € par passager en fonction de la distance parcourue. En échange, les passagers ne paieront que 50 centimes par trajet, quel que soit le nombre de kilomètres parcourus, avec la gratuité pour les premiers trajets jusqu’au 30 juin 2025.
Le plus souvent, le covoiturage est réalisé avec l’entourage (famille, collègues, travail ou amis). »
Pour faciliter les échanges entre conducteurs et passagers, Covoit’STAR s’appuiera sur l’application BlaBlaCar Daily, qui sera personnalisée pour l’occasion. Cette plateforme connectera les personnes qui effectuent les mêmes trajets à des horaires similaires. Les points de rendez-vous seront proposés automatiquement, optimisant ainsi l’efficacité des trajets. Les trajets subventionnés devront se situer entre 5 et 60 km, et concernent principalement les déplacements en dehors de la zone intrarocade où les transports en commun sont jugés suffisamment compétitifs. Le service s’appliquera également aux trajets entrants et sortants de la métropole, favorisant ainsi une extension de cette pratique au-delà des frontières administratives de la ville.
Des incitations pour soutenir la transition
Pour soutenir cette initiative, Rennes Métropole a investi 1,6 million d’euros sur trois ans, dont 400 000 € seront financés par l’État grâce au Fonds Vert. Ces fonds seront utilisés pour compenser les frais de transport des passagers et rémunérer les conducteurs. Les conducteurs, quant à eux, sont limités à deux trajets par jour et une indemnisation maximale de 150 € par mois. Cette dernière restrictiiction permettra d’éviter que le service ne devienne une activité professionnelle à part entière et ne concurrence directement les taxis ou les VTC.
Ce nouveau service vient compléter un éventail d’initiatives déjà en place pour favoriser le covoiturage à Rennes Métropole. Parmi celles-ci, on trouve la ligne régulière Sta’rt1, qui relie des communes comme Le Rheu et Pacé au nord de la métropole, et l’extension du réseau d’aires de covoiturage. « On a connu des petits creux », reconnaît une opératrice de Sta’rt 1 au téléphone. « Mais on réfléchit actuellement à son extension ou à l’ouverture d’un Sta’rt2. » D’après nos informations, un taxi serait parfois en circulation pour prendre en charge des passagers…
Le covoiturage reste en revanche une pratique peu développée puisque seuls 3 % des passagers déclarent avoir covoituré pour leurs déplacements en voiture. » Observatoire national du covoiturage.
En outre, des voies partagées entre covoitureurs et transports publics, comme celle sur la RN137, permettent de gagner jusqu’à six minutes en cas de congestion. En France, le covoiturage connaît une dynamique croissante, en particulier avec l’essor des plateformes numériques comme BlaBlaCar. En 2022, environ 4 millions de Français pratiquaient régulièrement le covoiturage, un chiffre qui continue de progresser. Bien que le covoiturage soit traditionnellement associé à des trajets longs, la pratique se développe de plus en plus pour les déplacements du quotidien.
La Bretagne n’échappe pas à cette tendance en multipliant les initiatives pour promouvoir le covoiturage, particulièrement pour les trajets courts. La région a mis en place plusieurs actions pour encourager la pratique, comme le développement de voies réservées aux covoitureurs, des aires de covoiturag, et du covoiturage interurbain. En 2023, selon le journal Ouest-France, Rennes se classe dans le top 3 des covoiturages sur longue distance avec 450 000 départs enregistrés au départ de la capitale bretonne. 4 % des trajets covoiturés le sont aujourd’hui en utilisant une plateforme. Le reste l’est de manière informelle.