Ce 7 novembre, boulevard du Colombier, les dirigeants de La Poste se sont regroupés au sein d’un bâtiment appelé « Village La Poste » afin de mettre en musique les « orientations politiques et stratégiques 2020-2030 ». Mais à l’heure des grandes décisions, une fausse note est venue troubler la sérénité des débats. « Le “village” nous prend pour des idiots », assure Arnaud Bordier, représentant du syndicat PTT d’Ille-et-Vilaine. « C’est la gabegie dans l’acheminement et la distribution du courrier, occasionnée par la suppression de la plateforme industrielle de Caen et le déversement du trafic sur celle de Rennes. »
À l’occasion de cette réunion, des hommes et des femmes se sont rassemblés devant les locaux de leurs patrons. « En 2012, il y avait 110 centres de tri. Aujourd’hui, il y en a 21 », ajoute le représentant. « La direction veut désormais en réduire le nombre à moins de 10. Dans leur imaginaire, il n’y a plus de courrier. Mais dans la réalité, la PIC de Rennes ne peut pas absorber le trafic. Ces orientations politiques ont des conséquences désastreuses sur la distribution des plis et sur les conditions de travail des facteurs. »
Les dirigeants de La Poste veulent supprimer, à partir du 1er janvier 2024, l’établissement “Ille-et-Brocéliande” qui comprend les bureaux de Saint-Grégoire et de Pacé, de Montfort, Saint Méen et Plélan ! »
En quelques années, 404 bureaux ont été supprimés en Bretagne. « Désormais, nous comptons 330 antennes en Bretagne, dont 280 avec des horaires d’ouverture à géométrie variable. Dès le 1er janvier 2024, la direction veut fusionner 7 secteurs de bureaux de poste (Rennes République, Rennes Colombier, Montfort-Le Rheu, Redon et Questembert…). Résultat, les chargés de clientèle comme les conseillers bancaires n’en peuvent plus. Ils deviennent bons à tout faire sans moyens et sans formation. »
Même inquiétude sur la vaste concentration des activités et des 19 établissmeents financiers de l’hexagone à partir du 23 novembre 2023. « Les centres de Rennes, Nantes et Orléans devraient être regroupés sous une “direction régionale” avec comme perspective, la mutualisation des opérations et la mobilité forcée d’une partie du personnel. Là encore, les dirigeants veulent supprimer des emplois, mais surtout aussi récupérer des bâtiments qui vont devenir… vides. La casse de La Poste entraîne celle des postiers. »