Le Stade rennais n’est pas à son meilleur niveau ! Actuellement dixième au classement de la Ligue 1, il traverse une période difficile, probablement passagère. Malgré ces résultats décevants, l’actionnaire principal, François Pinault, espère construire un stade de plus de 40 000 places sur l’ancien site de la Barre Thomas, tout près du Roazhon Park. Selon nos informations, il a déjà pris contact avec les propriétaires (Lamotte et le groupe Mazureau) qui souhaitent revitaliser leur site (leur projet). Achètera-t-il le terrain ? « Dans l’avenir, l’actionnaire désirerait être le seul et unique gestionnaire des tribunes rennaises, » assure un proche du dossier. « Il n’aurait plus à payer la location du stade. Mais bien plus, il serait heureux de voir poser la première pierre d’un tel ouvrage. Le milliardaire est certainement aujourd’hui dans une autre dimension, celle de rendre à son pays d’origine ce qui lui a été donné ! Tout jeunot, il vivait dans le quartier de la route de Lorient. »
Avant de tout démolir pour en faire un neuf, il faut soupeser les choses, » Bruno Gaudin, architecte.
Mais qu’en pense la métropole rennaise ? « Nos services travaillent sur les hypothèses d’agrandissement », a rappelé Frédéric Bourcier, adjoint au maire, chargé des sports, lors du dernier conseil municipal. Comme les autres parties au dossier, l’élu ne veut pas en dire plus. « Si nous n’avons pas une étude de faisabilité détaillée et minutieuse, il est difficile de se prononcer sur un tel projet », ajoute Bruno Gaudin (architecte de l’extension de la tribune Super U dans les années 2000). « Autrefois, on faisait table rase du passé. Aujourd’hui, nous sommes dans une époque où l’on se sert de l’existant. Jeter à la benne des millions de M3 de béton, de ferrailles et d’acier est quand même contre nature. La démarche doit être plus raisonnable. La ville cherche plutôt à le refaire que de miser sur une construction nouvelle. Il faut d’abord vérifier cette hypothèse avant d’en envisager d’autres. »
Sur la tribune de la route de Lorient, on ne peut sans doute pas ajouter 3000 places, mais ailleurs sûrement », Bruno Gaudin.
Dans l’opposition, Loïck Le Brun (centre droit) partage un point de vue totalement différent. « Cet agrandissement n’est pas la solution d’avenir souhaitée par le locataire du Roazhon Park », explique le conseiller municipal. « Il veut construire le stade de son club, non pas pour lui ni pour son ego. Il veut tout simplement continuer à faire du SRFC une grande formation française et européenne, pour redonner aux territoires de Bretagne où il a vu le jour et grandi. À Rennes, nous avons la chance d’avoir un propriétaire local dans un championnat de France où se côtoient des Qataris, Chinois, Saoudiens et Américains, n’ayant ni l’amour du maillot ni celui du territoire. Nous avons la chance de disposer d’un homme qui propose de financer entièrement son stade à hauteur de 500 millions d’euros et avec certainement les meilleurs architectes qui existent dans ce domaine. Mais au lieu d’accueillir avec joie et enthousiasme un tel projet, j’ai le sentiment que madame la maire fait la fine bouche. Ce stade se fera et la ville de Rennes doit tout faire maintenant pour que ce programme majeur et ambitieux se fasse le plus rapidement possible. »
L’après-Roazhon Park ? « Il y a plusieurs pistes », assure Loïck Le Brun, conseiller municipal de l’opposition. « On peut le garder pour y installer un nouveau club résident. On peut aussi en faire une salle de grande contenance pour les spectacles. Et puis, peut-être, on peut détruire le stade pour récupérer des milliers de mètres carrés et favoriser la construction de logements. Les options sont nombreuses et chacun pourra jouer un rôle dans ce dossier, la municipalité de Rennes, François Pinault et le Stade rennais ainsi que les habitants de notre ville. Il n’appartient à personne de décider dans cette affaire, car ce club est un bien commun. Il ne faut pas gâcher cette chance inouïe d’avoir un nouvel écrin ambitieux pour les Rouge et Noir. »