Naguère, la coiffe de nos Bretonnes avait parfois tendance à pencher d’un côté… de l’autre quelques secondes après. La raison était simple. Les femmes boitaient beaucoup plus qu’ailleurs, et pas toujours à cause du vent. Elle souffrait d’une maladie héréditaire que l’on observe encore dans certaines régions françaises, en Kabylie et en Laponie : la luxation congénitale de la hanche.
D’après une enquête nationale menée dans les années 1960, l’affection touchait cinq à sept nouveau-nés sur 1000 dans le grand pays de Bretagne. Environ 20 % des petits bigoudens (huit filles pour un garçon) en étaient même sujets. Les boiteuses et les boiteux étaient d’ailleurs si nombreux que leurs concitoyens leur donnaient plusieurs patronymes : Cam, Le Cam ou encore Becam. Depuis, nos chancelants Bretons le sont beaucoup moins grâce au dépistage.
Bien avant quatre mois, la déformation est découverte chez tous les nourrissons par un examen clinique. En cas d’antécédents génitiques, voire d’un doute médical, une échographie est même effectuée. Pour lutter contre cette maladie congénitale, les soins nécessitent parfois une intervention chirurgicale réalisée vers l’âge de cinq à six ans ou dans certains cas à l’adolescence (14 15 ans chez les filles et 15-16 ans chez les garçons). Dans les temps passés des personnes célèbres ont claudiqué : Anne de Bretagne, un tout petit peu et sa fille Claude de France, beaucoup plus. Article tiré du livre On dit qu’en Bretagne, éditions Ouest-France, par Jean-Christophe Collet.