Ces derniers jours, un imposant chêne, pourtant réputé robuste, s’est subitement effondré devant la piscine de Bréquigny. Toutefois, aucun blessé ni dégât matériel n’est à déplorer grâce à un heureux concours de circonstances. « L’arbre était un peu à l’écart des voitures », précise un témoin du quartier. «On a vraiment eu de la chance. A quelques mètres, il aurait pu écraser un véhicule.»
Rapidement, les équipes municipales ont découpé le chêne pour sécuriser les lieux. « C’est extrêmement rare ce type d’incident, ce sont des arbres solides », indique un agent. Cet incident surprend autant les passants que les professionnels intervenus. «Sa chute soudaine est inhabituelle et alarmante », assure Pascal Branchu, président de l’association Nature en ville. « L’origine du problème doit se trouver sous l’écorce, là où personne ne pouvait voir la menace : un champignon lignivore. Ces champignons se développent sournoisement à l’intérieur du tronc, causant progressivement une pourriture appelée carie du bois. »
Interrogé sur les causes, Pascal Branchu pointe du doigt un chantier récent. « Ils ont récemment refait les réseaux. Ces travaux ont probablement sectionné ou endommagé des racines. Ainsi, même un chêne solide devient vulnérable à ces attaques pathogènes lentes, mais destructrices. » À Rennes, comme dans beaucoup d’autres villes, les arbres urbains vieillissent dans des conditions difficiles : stress hydrique, pollution, sols compactés et espace racinaire limité. « Ce stress fragilise leur santé, les rendant plus sensibles aux maladies et parasites », explique un expert. Face à ces risques croissants, les spécialistes insistent sur l’importance d’un suivi sanitaire régulier, d’une gestion plus réfléchie des travaux, et du choix d’espèces mieux adaptées pour les plantations futures.