Pour une fois, l’université de Rennes 1 est sous le feu de la rampe ! En cette période de crise, le doyen de la Faculté de Droit ne s’attendait pas à focaliser toutes les attentions médiatiques. Il espérait sans doute gérer les épreuves de fin d’année en interne sans faire face à une bronca dans les journaux et les plateaux de télévision nationale. C’était sans compter sur les témoignages des carabins et des syndicats…
Conformément aux directives gouvernementales, le vice-président de Rennes 1 Erwan Hallot envoyait un courrier le 7 mai aux étudiants en droit. Il leur demandait notamment lors des examens à distance de « ne pas faire faire par autrui tout ou partie des travaux demandés et de n’échanger aucune information avec les autres candidats … »
Des surveillances à distance
Dans la même missive, le vice-président prévenait les futurs examinés. « Aléatoirement, pendant certaines épreuves, vous pourrez être soumis à des vérifications d’identité durant lesquelles il vous sera demandé de présenter votre carte d’étudiant et, possiblement à cette occasion, de montrer le lieu où vous composez. Mais une infime minorité d’entre vous se verra proposer une à deux épreuves « surveillées » à distance. » Malgré le peu d’étudiants concernés, la pratique de la « télésurveillance » n’est pas du tout passée chez les étudiants (habitués à étudier le droit). « Ce n’est pas nous faire confiance », estimait une étudiante. « On pouvait très bien organiser les examens dans nos amphis. Il y en a suffisamment pour faire respecter les règles de distanciation. »
Un démenti
Face au tollé dans les médias, le doyen rétropédalait… « Je tiens à démentir avec force les informations erronées qui ont circulé dans plusieurs médias ces derniers jours selon lesquelles les examens voire une partie d’entre eux s’effectueraient en télésurveillance. A aucun moment, la direction de la Faculté et ses instances délibératives n’ont pris la décision de recourir à ce type de dispositif », confiait le professeur Frédéric Lambert.
Mais le doyen n’en a pas fini avec les contestations. Les jeunes étudiants regrettent aujourd’hui l’annulation de certaines épreuves « Depuis 15 jours, j ai révisé trois matières pour lesquelles je suis au point », confie une étudiante. « Mais il y a quelques jours, la fac m’a informée que je ne serai pas évaluée sur ces disciplines. Si j’avais été prévenue plus tôt, j’aurais concentré mon énergie sur d’autres révisions… Tout ceci nous engendre du stress, bien inutile en cette période de crise du Covid-19, tout aussi angoissant… » Ce à quoi la Fac répond : « l’ensemble des personnels administratifs et enseignants se mobilise pleinement afin que vos examens se déroulent dans les meilleures conditions possibles, en veillant tout particulièrement au respect du principe fondamental de l’égalité de traitement. » Pas facile…Pour aller plus loin dans les revendications estudiantines, voir le communiqué de Rennes 1 en Lutte.