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BUS EN FEU : VERS LA THÈSE DU COURT-CIRCUIT

Vendredi 6 janvier 2017, le feu a pris dans un bus rue d’Antrain, à Rennes (https://www.rennes-infos-autrement.fr/rue-dantrain-bus-en-feu/). Il a provoqué un vif émoi chez les usagers. Retour sur cet événement avec un chauffeur de bus de la Star, sous couvert de l’anonymat. 

Des incendies ont-ils déjà eu lieu sur le réseau Star ?

Il y a quelques années, le feu a pris dans un bus standard et un bus articulé de la marque «Irisbus ». Sur ce type d’engins, les incendies prenaient à l’arrière au niveau du moteur. Ils étaient provoqués par des cristaux qui se formaient dans les assécheurs d’air. Depuis, ces ennuis ont été réparés. Mais suite à ces deux incendies et à des problèmes mécaniques, Rennes métropole n’a plus acheté ce type de bus. Il nous en reste seulement une vingtaine.

Le bus qui a brûlé est un Mercedes. Selon vous, quelle est l’origine du sinistre ?

Quand on regarde les premières vidéos publiées sur le Net, on voit une flammèche de 80 cm de haut et 40 cm de large à l’avant droit du bus. A cet endroit, vous n’avez pas 50 choses ! Il n’y a pas de mécanique. Il y les phares, le feu antibrouillard et le clignotant. Cela ne peut être qu’un court-circuit à ce niveau là…vraisemblablement à cause d’un faux-contact ou d’une oxydation.

Cela arrive-t-il souvent ?

Nous n’avons jamais eu ce problème là sur nos Mercedes anciens ou modernes. C’est incompréhensible dans un bus neuf (moins d’un an). Je pencherais pour une erreur de conception ou un mauvais montage. Il suffit de pas grand chose ! Chez les chauffeurs de bus, on est tous d’accord pour dire que cela vient du phare.

Selon des témoins, le chauffeur, après avoir évacué les personnes, serait resté coincé à l’intérieur du bus. Il aurait été délivré par des passagers…

Par rapport aux explications données par les témoins, le chauffeur a déclenché l’ouverture automatique des portes pour que les clients sortent de son bus. Le temps qu’il remonte jusqu’au fond de son car pour vérifier si tout le monde était vraiment évacué, j’imagine que les portes ont dû se refermer.

C’est angoissant pour le chauffeur de bus…

Non parce que vous avez un bouton évacuation d’urgence tant à l’extérieur qu’à l’intérieur qui systématiquement vous libère en cas d’ incendies ou de pannes…. Il avait donc tout à fait le temps d’évacuer. C’est d’ailleurs ce que font les petits voyous dès qu’ils voient des contrôleurs, ils appuient dessus…et partent en courant.

Dans ce genre de cas, il n’y a donc aucune raison d’avoir peur…

Outre l’ouverture automatique des portes, il y a des marteaux brise-glaces situés derrière les conducteurs de bus. C’est un incident spectaculaire et manifestement d’origine électrique. Mais au regard du nombre de bus et du nombre de kilométrages qu’ils effectuent, il faut relativiser.

Emettez-vous toutefois des réserves ?

J’émets une réserve. Que se passera-t-il avec les nouveaux bus électriques qui vont arriver ?  

Existe-t-il des extincteurs à l’intérieur des bus ?

Tous les bus sont équipés d’extincteurs. Mais là le problème, c’est que l’extincteur était stocké dans l’endroit où cela a pris feu… Mais de toutes les manières, le chauffeur de bus n’aurait pas eu le temps de l’utiliser au regard des circonstances. Il avait autre chose à faire, il devait actionner le bouton d’alarme pour prévenir le réseau Star, ouvrir les portes, évacuer les gens, gérer son stress et celui des clients.

On peut penser qu’il faudrait un extincteur à disposition des usagers ?

Non, je n’ai pas envie de le prendre dans la figure… Pareil pour les marteaux brise-glaces ; ils sont derrière les chauffeurs pour ne pas que des inconscients brisent les glaces pour s’amuser.

Le risque vient parfois des usagers…

Amusez-vous à vous promener à l’arrière des bus. Vous avez de nombreuses marques de brûlures. Ce sont des jeunes qui ont essayé de mettre le feu au siège ! Heureusement, les tissus sont anti-feux ! Encore vendredi dernier quand j’ai fait le tour de mon bus, j’ai noté beaucoup de traces…

Pour vous, que serait-il bon d’améliorer ?

Le seul risque, c’est qu’il y ait dans le bus une personne à mobilité réduite ; voire deux au milieu de poussettes. Cela aurait été compliqué… pour le chauffeur de bus. Mais nous sommes là dans un cas extrême, vraiment extrême.

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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