« Le pochoir est juste une thérapie fine et subtile », explique le graffeur, Blek le Rat. « Il comble le vide de ce monde terrible et couvre l’espace public avec des images que les gens qui vont au travail peuvent apprécier. » Blek le Rat (Xavier Prou dans le civil), né à Paris en 1951, est l’un des tout premiers artistes graffiti à Paris et le fondateur du mouvement du pochoir.
En 1981, Blek le Rat (anagramme d’art) commence à peindre dans la rue à Paris. Très vite, il choisit la technique du pochoir pour représenter des petits rats noirs courant le long des murs. Ses œuvres représentent aujourd’hui souvent des individus solitaires dans l’espace urbain – des femmes, des enfants ou encore des vieillards. « Il est reconnu internationalement comme un des pionniers du street art et son travail influence des milliers d’artistes urbains dans le monde entier, parmi lesquels Bansky », ajoute la ville de Rennes.
Au milieu des années 2000, l’artiste avait commencé la série des mendiants pour alerter sur les sans abris. Invité par la ville de Rennes, il était dimanche dernier à l’oeuvre sous les yeux du public sur le Mur (Modulable urbain réactif en novlangue municipale), installé au 34 rue Vasselot. Premier artiste à réaliser son oeuvre en direct, il ne sera pas le dernier. Chaque premier dimanche du mois, en même temps que le Marché à Manger, de nombreux graffeurs réaliseront des performances devant le public. On pourra notamment compter sur la présence de la Polonaise Nespoon ou encore de Patrice Poch, invité lors des prochaines Transmusicales.
« La programmation des artistes s’opère via un comité artistique de l’association Le Mur, chargé de sélectionner les artistes et les oeuvres en favorisant dans la mesure du possible une égale présence des femmes et des hommes. Les artistes retenus sont rémunérés et défrayés », confie la municipalité rennaise. Dommage que, pour la première inauguration du Mur, un artiste rennais n’ait pas été sollicité, regrettait un passant.