A l’entrée du Roazhon Park, non loin. des guichets, une plaque en mémoire des membres du Stade Rennais morts au champ d’honneur est scellée depuis 2013. Elle rend hommage à Félix Ribault, Claude Ramé, Isidore Brunet, Briain Joseph et à bien d’autres anonymes du foot rennais. Difficile en revanche de connaître leur histoire. Ils sont juste devenus un nom gravé dans le marbre.
La TA perdit de nombreux sportifs en 14-18.
Parmi eux, l’un d’eux fut honoré en son temps et connu de nos concitoyens. Né à Rennes, au 31 rue de la Chalotais, le 1er décembre 1882, Philippe Ghis fut employé de bureau à la trésorerie générale, à la préfecture à l’assistance publique du département d’Ille-et-Vilaine. Créateur du Stade Rennais en 1900 avec ses amis, il en fut l’ailier droit de 1901 à 1904 avant de se tourner vers l’athlétisme (champion de Bretagne du 1500 m en 1904 et 1905).
Incorporé au 410e Régiment d’Infanterie en 1903, appelé sous les drapeaux en août 1914, le jeune homme passe de simple soldat à sergent en 1916 avant d’être nommé sous-lieutenant en 1917. « Sa froide ténacité, jointe à un courage extraordinaire, lui valurent trois magnifiques citations et lors de la dernière ruée allemande, il arrêta la progression allemande à la tête de sa section de mitrailleuse », écrit Ouest-Eclair dans son édition du 11 juin 1918.
Philippe Ghis meurt le 3 juin 1918, à Fresnoy-la-Rivière, dans l’Oise, lors d’un transfert dans une ambulance. « Sa perte creuse un vide immense dans notre monde sportif », ajoute le journal. « Ses réparties, vives et nettes, marquées au coin du bon sens, lui avaient valu une grosse autorité au Comité du SRUC et à la Commission d’association du Comité de Bretagne. Sa compétence indéniable en avait fait un des grands sportifs bretons. » Philippe Ghis fut l’un des collaborateurs les plus dévouées et les plus éclairés du président du Stade Rennais, Ernest Folliard.