Dans le prolongement de la rue de Châteaudun, le boulevard de la Duchesse Anne est sans doute l’une des plus grandes artères rennaises. Elle passe devant l’école éponyme, longe les murs du Thabor puis s’en va au milieu de belles propriétés de chefs d’entreprises rennais et de vieilles familles. On taira les noms par souci de confidentialité ! Mais sachez qu’ils sont nombreux.
Dans les années 70, deux écoles primaires étaient surnommées la Duchesse d’en haut et la Duchesse d’en bas. Ces sobriquets montraient l’écart social entre les deux côtés du boulevard ! Depuis, la première porte toujours le patronyme de Camille Claudel et la seconde s’appelle toujours la Duchesse Anne. Beaucoup de Rennais y ont usé leurs fonds de culotte, avant de rejoindre le lycée Anne de Bretagne ou Jean Macé.
Au 104, Sciences Po Rennes permet de faire carrière dans les grandes entreprises, dans les institutions et au sein de notre chère municipalité (l’antichambre du PS). Notre maire Nathalie Appéré en fut une élève. Auparavant, l’endroit abrita l’école normale d’institutrice et bien plus tôt l’ancienne carrière de Biays, baptisée ainsi du nom d’un de ses propriétaires (sources : Paul Banéat, Le Vieux Rennes).
Le boulevard de la Duchesse Anne a remplacé deux chemins reliant la rue de Paris à la rue de Fougères. Le premier s’appelait le chemin le Pontois, du nom d’un homme qui avait contribué à le faire ouvrir pour procurer du travail aux ouvriers pendant une année calamiteuse. « Le deuxième s’appelait avant 1732 chemin de Bouvrot et, en 1840, rue des de Boeuvres, du nom de la maison de Boeuvres », écrit Paul Banéat.
Au numéro 90, se trouvait justement la demeure de Boeuvres ou de la Perrière. Elle appartenait en 1748 aux Huart de la Guibourgère et passa par alliance à J. B Élie Camus de Pontcarré de Viarmes, intendant de Bretagne qui la possédait en 1753. Elle fut saisie nationalement sur cette famille pendant la révolution. Depuis, elle a été remplacée par un immeuble de belle facture !