Entre Le Jarl et le 88, l’histoire est bel et bien terminée. Écarté de son poste de chef de la sécurité depuis le 21 mars, Yovan Delourme, alias Le Jarl, a été évincé par Sébastien Bétin, propriétaire de la célèbre boîte de nuit rennaise, après une nuit marquée par des incidents, les 8 et 9 mars derniers (voir notre article : Le 1988 : Le Jarl écarté, une nouvelle équipe de direction bientôt en place). Face à la pression médiatique, administrative et judiciaire, la décision semblait inévitable.
Resté silencieux depuis plusieurs semaines — marquées également par le décès de son père — Le Jarl a finalement pris la parole sur les réseaux sociaux (X et Instagram), où il est suivi par des milliers d’abonnés. Il assure avoir attendu « l’annonce officielle de son éviction » avant de s’exprimer. « Je n’ai rien à dire sur la décision du propriétaire des lieux, déclare-t-il. Je laisse les commentateurs commenter. J’ai surtout une pensée pour les membres de l’équipe qui m’ont accompagné avec courage et honneur pendant trois ans, pour protéger une clientèle qui ne méritait pas de se faire agresser violemment à la sortie par des voleurs ou des dealers. »
Fidèle à son discours sécuritaire, Le Jarl adresse également un message direct à ses anciens collègues portiers. « Grâce à eux, on a pacifié un lieu pourtant réputé extrêmement dangereux à mon arrivée. Une grande partie des agents a choisi de quitter également l’établissement. Je leur adresse tout mon soutien, toute ma force, pour qu’ils puissent rapidement retrouver du travail ailleurs. » Aujourd’hui, il annonce aussi vouloir continuer à faire entendre sa voix. « Nos souvenirs de terrain sont à jamais gravés dans mon livre. Toutes nos histoires dingues y sont racontées. Elles choquent, elles dérangent, mais elles sont réelles. Pour ma part, ma liberté va me permettre de parler encore plus. Rien ne s’arrête : à chaque fin de chapitre, un nouveau commence. »
Auteur de Ça va mal finir, publié chez Nimrod, Le Jarl laisse planer le doute sur ses futures orientations. Restera-t-il dans le monde de la nuit ? Rebondira-t-il en politique ? Son éviction réjouit en tout cas ses détracteurs, à commencer par la députée insoumise Marie Mesmeur sur X. « Le Jarl ne sera plus agent du 1988 et ne pourra plus y nuire. Maintenant, au tour de la condamnation par la justice. » Même tonalité du côté des militants de l’Union Pirate, qui se félicitent sur les réseaux : « On vient d’apprendre le licenciement du Jarl, influenceur d’extrême droite et gérant de la sécurité du 88. Maintenant, il est temps que la gestion du 1988 soit confiée à des collectifs et des organisations rennaises ! »