Ce n’était un secret pour personne dans le milieu de la nuit rennaise. Le Jarl, en charge de la sécurité de la discothèque Le 1988, était dans la tourmente depuis les vives tensions survenues, lors de la free party, organisée à proximité de l’établissement dans la soirée du 8 au 9 mars 2025. Yovan Delourme, alias « Le Jarl », avait d’ailleurs et déjà modifié la biographie de ses réseaux sociaux, se présentant désormais comme auteur de Ça va mal finir, publié aux éditions Nimrod.
Le 21 mars, premier jour du printemps, Sébastien Bétin, gérant du 1988, a officiellement mis fin à la collaboration avec son responsable de sécurité. En cause : des prises de position politiques jugées incompatibles avec l’esprit de l’établissement. « Je refuse que ma discothèque devienne un terrain d’affrontements politiques », avait affirmé dans nos colonnes le directeur. Auparavant, le 13 mars, Sébastien Bétin avait décidé de fermer temporairement sa boîte de nuit avant que le préfet n’ordonne le 21 mars sa fermeture administrative pour un mois, jusqu’au 24 avril.
J’assume de ne pas avoir réagi avec la clarté et la fermeté nécessaires face à une situation qui a mis en péril tout un collectif, déclare Sebastien Bétin. J’ai trop tardé à mesurer l’impact de certaines dérives individuelles. »
Selon nos informations, la direction du 1988 cherche désormais à mettre en place une gouvernance collégiale, recentrée sur l’artistique. « La semaine passée a été particulièrement difficile pour Sébastien Bétin », confie une source proche du dossier. « Mais avec le départ du Jarl, il espère instaurer un climat plus apaisé. » Dans un communiqué publié cette après-midi, le propriétaire confirme nos informations. «Une refonte complète du service de sécurité a été engagée, avec pour objectif de garantir un cadre d’accueil en cohérence avec des valeurs de bienveillance, de respect et de responsabilité. Dans le même esprit, un remaniement de l’équipe de direction est en cours. Une gouvernance collégiale sera mise en place dans les prochaines semaines, afin de porter un projet artistique et humain fondé sur l’ouverture, la neutralité politique et le respect du cadre légal. « Il s’agit aujourd’hui d’assurer une reprise d’activité dans un climat apaisé.»
Selon nos éléments, Le Jarl aurait accepté de partir, évitant ainsi une procédure de licenciement devant les Prud’hommes.
Pour rappel, la nuit du 8 au 9 mars avait été marquée par des heurts aux abords du 1988, alors qu’une free party se tenait dans l’ancien bâtiment du Cinéville. Des affrontements avaient éclaté lors de la dispersion des participants. Depuis ces évènements, le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, a ouvert trois enquêtes. La première vise les équipes de sécurité du 1988. La seconde porte sur leurs conditions de recrutement et de formation, et la troisième cible les organisateurs de la « teuf » illégale.
