12.8 C
Rennes
vendredi 29 mars 2024
AccueilActualitésAPRES LE RETOUR DU 90 SUR LA ROCADE : QUELLE PLACE A...

APRES LE RETOUR DU 90 SUR LA ROCADE : QUELLE PLACE A RENNES POUR LA VOITURE ÉCOLO DE DEMAIN ?

Le but n’est pas ici de remettre en question les déplacements en transports en commun ou à vélo. Ils sont utiles et écolos. Mais il est de poser juste quelques questions : que veut faire Rennes des voitures électriques et propres de demain ? Quelle place l’automobile aura-t-elle dans notre ville aujourd’hui siège d’une usine Citroën ?

Rien ne sert d’épiloguer sur le retour de la limitation de la vitesse à 90 km/heures sur la rocade après une tentative à 70 km/heure voulue par le PS et les écologistes rennais. Cette opération est un fiasco parce qu’elle n’a jamais rencontré d’adhésion populaire, parce qu’elle était imposée aux socialistes par les écolos, parce qu’elle était contraire au bon sens…On n’en voudra pas au maire de Rennes d’avoir tenté le coup ! Elle était dans son rôle de maire. Mais cette tentative a eu au moins le mérite de poser une question : la place de la voiture dans une ville à jamais marquée par l’histoire de Citroën, de la Janais et de Standard Cooper.

                                       Pas un jour sans un bouchon

Circuler à Rennes (comme à Paris) est aujourd’hui devenu un pensum pour les chefs d’entreprises entre deux rendez-vous, pour les banlieusards, pour les salariés et les visiteurs des commerces du centre ville. Pas un jour sans un bouchon place de Bretagne, pas une soirée sans un embouteillage sur le périphérique. Les automobilistes galèrent et c’est peu de le dire. Habitués à leur espace de liberté, ils n’arrivent pas à se mettre dans le « crâne » qu’on leur impose de prendre les transports en commun ou de circuler à vélo. « C’est bon pour leur santé », leur dit-on.

Mais rien n’y fait…Nos automobilistes persévèrent à prendre leur voiture, à emprunter des petites rues adjacentes pour éviter les bouchons, à partir plus tôt de chez eux ou à sortir plus tard. Alors face à un tel acharnement « automobilesque », que faire ? Faut-il baisser les tarifs des bus, du métro ? Faut-il rendre gratuits les bus ? Faut-il augmenter les vélos électriques ? Faut-il augmenter la capacité des parkings relais ? Faut-il établir un péage urbain comme à Londres ? Faut-il enfin supprimer les places individuelles de stationnement comme le fait la ville de Rennes depuis maintenant quelques années ? Les questions restent aujourd’hui en suspens….

                                       L’auto-partage contre les transports en commun

Mais la solution ne serait-elle pas les automobiles elles-mêmes ? « Il faut les rendre les plus propres possibles et partager davantage les véhicules », expliquait récemment Joseph Beretta, président de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique dans le journal Les Echos. Mais à Rennes, les penseurs de la mobilité urbaine sont-ils prêts à revoir leur classique et à laisser une place à l’automobile propre et partagée ? Envisagent-ils de développer de manière massive l’auto-partage ? La location entre particuliers ?

Rien n’est certain et pourtant la voiture de demain sera propre. « L’arrivée des nouvelles technologies, explique Serge Lacaze, polytechnicien et président de X-Auto, annonce sans aucun doute une révolution du secteur automobile, une redistribution des cartes en faveur de ceux qui sauront tirer profit du repositionnement de l’automobile comme un outil vers de nouvelles libertés grâce aux nouvelles technologies de propulsion propre et décarbonnées. »

                                         La voiture électrique contre le vélo électrique

Car oui, la voiture de demain sera électrique. « Le frémissement que nous observons sur le marché va s’accélérer», indique Carlos Ghosn dans la revue La Jaune et La Rouge. « Les modèles sont là, les consommateurs sont très satisfaits et prennent confiance. Les infrastructures de charge se développent, l’autonomie des batteries progresse vite. Le décollage du marché annoncera la fin pour nous de la dépendance aux hydrocarbures et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »

D’après toujours la même revue, des simulations prévoient une très forte réduction de la pollution locale et des émissions de CO2 si les flottes sont électriques sur les grandes agglomérations. Elles envisagent même une réduction drastique du coût de la mobilité, le recul des autobus et la croissance des transports lourds (trains et métros). « Mais l’électrification et donc la baisse de la pollution dépendra avant tout de la coopération entre toutes les parties prenantes : constructeurs automobiles pouvoirs publics et consommateurs », indique Thomas Orsini, directeur du plan du groupe Renault.

Associée à la production de l’électricité par les éoliennes et le solaire, l’électrification ne sera pas la seule affaire des constructeurs, mais bel et bien un projet de société à défendre face à l’urgence environnementale. C’est en tout cas tout le mal que se souhaitent les industriels de l’automobile qui restent persuadés de la multiplication des offres de véhicules électrifiés et des services associés (autopartage, véhicule connecté et autonome), de l’essor des infrastructures de recharge et des nouvelles technologies de batterie dans l’avenir.

                                       Ne pas opposer les usagers de la route et les cyclistes

En attendant de voir les voitures électriques partout dans les villes, en attendant le zéro émission…il faut naturellement prévoir le présent. Beaucoup pensent aujourd’hui qu’il ne faut pas tout miser sur les transports en commun certes rentables financièrement pour des grands groupes et des collectivités. Pour Bertrand Plouvier, opposition de droite, il ne faut pas hésiter une seconde. Il faut d’ailleurs favoriser l’intermodalité entre les différents modes de transport, il faut arrêter d’opposer systématiquement les usagers de la route et ceux des transports en commun. « Il est nécessaire de proposer de nouveaux parkings relais à l’extérieur de la rocade et d’y associer des lignes de bus à haut niveau de service. »

Sans hésiter, Bertrand Plouvier milite encore pour la modulation de la vitesse en fonction des conditions de circulation et des conditions atmosphériques. Il encourage la gratuité systématique des transports en commun et du stationnement en voirie lors des pics de pollution. Il veut surtout mettre en place un plan routier métropolitain pour lutter contre la saturation de la rocade et des principaux axes de circulation. « Un plan qui intégrerait le réaménagement des infrastructures de la rocade en y associant des innovations comme de l’enrobé anti-bruit. » Un plan qui prendrait en compte peut-être la voiture écolo, la voiture partagée, la voiture sécurisée et la voiture de demain afin de réconcilier les écologistes avec nos amis de droite et de nombreux rennais ! Car oui, l’automobile a peut-être sa place dans le monde de demain !

dsc00836

La E-Mehari : voiture électrique construite à Rennes !

 

Des voitures robots !

La voiture de demain imposera des changements. Il faudra prévoir l’arrivée des véhicules sans conducteurs dans des espaces publics. On peut même envisager des voitures robot que vous appellerez de votre smartphone et que vous utiliserez peut-être en covoiturage. « Aux Etats-Unis, le département of transportation a promis 40 millions de dollars à la ville qui gagnerait le concours Smart City et deviendrait la première ville du pays à intégrer pleinement les nouvelles technologies innovantes voitures autonomes, voitures connectées, capteurs intelligents », explique Patrick Pélata, dans la revue La Jaune et la Rouge.

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

// Dernières nouvelles publiées

ALAIN CRUSOÉ : DE L’OR EN « BAR »

Alain Crusoé transforme le métal inerte en créatures vibrantes de l’océan. Originaire des Antilles, il y a cinquante-deux ans, il a jeté l’ancre, à...
- Advertisement -
- Advertisement -

// Ces articles peuvent vous intéresser