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dimanche 6 octobre 2024
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ACTE X DES GILETS JAUNES : LE PHOTOGRAPHE BLESSÉ TÉMOIGNE

À l’occasion des manifestations des Gilets Jaunes, ce samedi, dans la capitale bretonne, un photographe indépendant, Jean-Claude Moschetti, a été atteint par une grenade lacrymogène et blessé au visage. Il envisage de porter plainte contre X. Il témoigne dans nos colonnes.

À quel moment avez-vous été blessé ?

Il était 16 heures, en face de la faculté Pasteur. Quelques minutes auparavant, des échauffourées avaient eu lieu entre des forces de l’ordre et des gilets jaunes, refoulés vers la rue Kléber et le quai Chateaubriand. La place était vide. Dans un petit moment de flottement, je me suis demandé où je devais aller. J’ai regardé en direction des CRS et au moment où je me suis retourné, j’ai reçu un projectile qui m’a tapé au visage.

Que s’est-il passé ? 

J’étais en sang et je suis tombé au sol. Heureusement, j’ai été pris en charge par de jeunes étudiants de médecine des « streets médics » qui m’ont amené dans un hall d’immeuble, qui m’ont fait un bandage et ont appelé une ambulance.

Est-ce que le tir venait des CRS ?

Je suis certain que cela venait de leur direction. Je n’ai pas vu d’autres personnes sur la place. 

Qu’est-ce qui a pu justifier leur tir ?

Peut-être qu’il y avait des gars en train de ramasser des barrières pour faire une barricade plus loin… mais pour moi il ne se passait plus rien.  Ils ont fait un geste parfaitement inutile.

Etes-vous choqué ?

Aux urgences, j’ai eu très peur ! Mon œil droit ne voyait plus que de la lumière. Je me suis rendu compte que je ne voyais quasiment plus. Mais heureusement, le pire a été évité. Tout va rentrer dans l’ordre.

Comment analysez-vous ce geste des forces de l’ordre ?

C’est un geste pour faire peur ou pour faire mal mais dans tous les cas irresponsable. C’est un geste qui peut bouleverser la vie de quelqu’un qui dans ces circonstances n’avait absolument pas lieu d’être .

Que pensez-vous de l’action des forces de l’ordre ?

Je comprends qu’elles puissent faire preuve de la force quand elles sont en danger. C’est absolument normal en revanche dans ce genre de situation que j’ai vécu, je pense qu’il y a un abus de pouvoir, presque un permis de faire mal. Je trouve cela choquant et grave.  

Sentez-vous une croissance de la violence ?

Des vieux briscards photographes disent que non. Mais la violence croît de la part des manifestants et des forces de l’ordre; mais ce qui me gène, c’est la différence de traitement. Un jeune qui balance un cocktail Molotov (et je le condamne) ira en prison en revanche un policier qui fait mal, c’est presque l’impunité.

L’enquête de la police des polices fera-t-elle avancer les choses ? 

L’enquête s’intéressera à ce qui s’est passé mais c’est de la poudre aux yeux…on nous dira encore que nous n’avions pas à être là et que c’est un coup de malchance…. J’aimerais discuter avec le type qui m’a tiré dessus et qui ne voulait peut-être pas me faire mal. J’aimerais comprendre son geste, mais je pense fort logiquement que la grenade lacrymogène devait exploser en l’air. Ce qui n’a pas été visiblement le cas…

Pour en savoir plus : deux enquêtes de la police de la police sont menées sur les circonstances dans lesquelles deux personnes ont été blessées à l’œil. Des fonctionnaires de police ont également porté plainte. Des enquêtes sont en cours pour retrouver les auteurs des dégradations et des destructions. 

 

 

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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