Le 4 mai dernier, le convoi des apiculteurs en colère n’était pas passé inaperçu dans les rues de Rennes. Quelques semaines plus tard, une trentaine d’entre eux est revenue devant la Préfecture d’Ille et Vilaine pour protester à nouveau contre la disparition des abeilles dans notre région. Interview de l’un de leurs représentants, José Nadan.
Pourquoi votre mouvement ?
Il y a des pertes de ruches en Bretagne comme jamais ! En quelques semaines, 20 000 d’entre elles ont disparu ! Nous mettons en cause principalement les nécotonoides pour lesquelles nous demandons l’interdiction depuis longtemps….
Pourquoi ces produits sont-ils utilisés ?
C’est un insecticide utilisé dans l’agriculture céréalière et l’arboriculture. Il est particulièrement nocif pour les abeilles qui lorsqu’elles butinent les plantes se retrouvent intoxiquées. Plus grave encore, ces produits peuvent rester dans le sol et contaminer nos bêtes un an après !
Où sont uilisés ces produits ?
Ces produits sont de plus en plus utilisés en France et en Bretagne. Le centre Bretagne est plus touché que le littoral.
Que demandez-vous ?
Comme je vous le disais, nous demandons l’interdiction totale de ces produits et nous demandons la reconnaissance des mortalités exceptionnelles. Des apiculteurs ont perdu des pourcentages énormes de ruches ( près de 80 % à 85 % de pertes). Avec ces taux, ils n’auront pas de miel à vendre cette année. Entre 10 ou 15 % d’exploitations sont même menacées dans quelques mois de disparition.
Combien d’agriculteurs la Bretagne compte-t-elle ?
Nous avons entre 60 et 70 professionnels ! Beaucoup de jeunes commencent à s’y intéresser mais, compte tenu des difficultés, ils restent amateurs. Il y a tellement de pertes de ruches que les banques hésitent même aujourd’hui à financer nos activités.
Pourquoi relancez-vous une action ?
Nous avons été reçus à la chambre d’agriculture, nous nous sommes entretenus avec la direction régionale de la culture et la direction régionale de l’environnement. Par courrier du 4 mai, nous avions demandé le report de cotisations sociales et de certains prêts bancaires pour des apiculteurs en difficulté mais depuis ce jour rien n’a bougé.
Quel était le but de votre manifestation ?
Nous voulions faire un hommage funéraire aux abeilles décédées. Nous allons rester campés un certain nombre de jours devant la préfecture pour obtenir la visite du ministre de l’environnement, Nicolas Hulot dans une de nos exploitations. Il pourrait ainsi voir la détresse de nos apiculteurs. Car nous avons vraiment l’impression que le gouvernement ne se rend pas du tout compte de la situation…