A l’heure de l’Euro, tout le monde se met vraiment au foot. Au Thabor, le baby-foot n’est pas seulement pris d’assaut par des étudiants écervelés. On y rencontre également les grands mères BCBG et leur petite fille (notre photo). On y voit quelques rencontres où l’enjeu dépasse bien plus que nos frontières, il tient à l’honneur d’une fillette et de sa grand-mère.
Venues avec leur boulet (nous parlons de la balle du baby), toutes deux en mettaient un coup. Elles multipliaient les roulettes, les pissettes habituellement interdites par les règles du jeu. Mais qu’importe, elles jouaient tout simplement. Elles disputaient un France/Allemagne, avant l’heure. Elles devenaient les apôtres du baby-foot féminin sous les grands arbres du parc rennais. « Grand-mère, je gagne 5-3, » disait la jeune fille. « Tu joues ma petite, » lui répondait sa grand-mère.
Entre les deux femmes, la rencontre était disputée. A l’abri des regards, elles s’amusaient comme jadis s’amusaient sans doute nos blousons noirs, nos adolescents boutonneux, nos chevelus aux blousons signés Trust dans les bars de quartiers des années quatre-vingt. On était bien loin ce temps-là, mais si proche de la finale de la coupe d’Europe. Hans dit La Roulette n’avait qu’à bien se tenir. Face à lui, il y avait la France en marche en jupe plissée bleue et aux cheveux blancs.
