A Rennes, le jeudi soir, c’est habituellement des fêtes estudiantines. Mais hier soir, l’ambiance était tout autre dans les rues du centre ville pour la victoire des bleus en demi-finale de la coupe d’Europe. Les cheveux blancs côtoyaient les jeunes femmes maquillées en bleu, blanc et rouge. Les avocats discutaient avec les barmans, les pilotes d’avions avec les étudiants, les femmes aux petites rides discrètes avec les jeunes banquiers. On était dans la communion, bien loin des heurts violents connus ces dernières semaines dans la capitale bretonne.
A la fin de la rencontre entre la France et l’Allemagne, une clameur s’est élevée dans le ciel rennais. Il y eut des effusions, des embrassades, des cris de joies devant les grands écrans des bars. Il y eut des coups de klaxons jusqu’au bout de la nuit et quelques drapeaux virevoltants. Il y eut des pétarades de motards. C’était la joie toute simple et les grands sourires à foison sur les visages des Rennais jusqu’à trois heures du matin.
Dans une ambiance bon enfant, on buvait quelques bières et on sirotait quelques whiskys. On croisait Jacky Sourget, le speaker rennais et des gamins avec des crêtes d’iroquois en bleu, blanc et rouge. On refaisait le match jusqu’au bout de la nuit. «Il y avait vraiment pénalty », disait l’un. « Puisque je te le dis, » répondait l’autre. « L’Allemand a fait main. Il était vraiment fautif. »
Ce matin, les mines étaient fatiguées. Ce matin, les Rennais avaient un peu la gueule de bois. Mais ils avaient le cœur tricolore et l’envie d’en découdre avec les Portugais dimanche prochain. Ils seront nombreux le 10 juillet devant l’écran géant de 80 m2 sur l’esplanade du Général de Gaulle où deux entrées seront possibles l’une côté Colombier et l’autre côté Champs Libres. Les bars du centre ville seront exceptionnellement ouverts jusqu’à deux heures du matin. 25 000 spectateurs sont attendus.
