Une semaine après la fusillade qui a frappé la Dalle de Villejean et fait quatre blessés, le Subway a rouvert ses portes. Ce mardi 22 avril, Patrick Réty, son gérant depuis près de vingt ans, a accueilli la ministre Juliette Méadel dans son établissement. « Cela aurait pu être grave… On a évité le pire », souffle-t-il devant les journalistes, en montrant les traces laissées sur le mobilier.
Implanté depuis 2005, ce Subway n’avait « jamais eu de problème. Pourtant, depuis quelques années, Patrick Réty a vu le quartier évoluer, et pas dans le bon sens. « Villejean souffre… La réputation, l’insécurité… font qu’il y a moins de gens qui passent », explique-t-il. « Même les étudiants de Rennes 2, on les aperçoit moins. Beaucoup de parents veulent reloger leurs enfants ailleurs. »
Le commerçant pointe du doigt le trafic de drogue. Un phénomène accentué l’été dernier, lorsqu’il remarque « une clientèle un peu étrange » dans et devant son établissement. « J’ai écrit à la mairie, au procureur, au préfet… Et la police est venue sécuriser un peu plus », raconte-t-il. Mais face aux trafiquants, il a décidé de prendre de lui-même une décision radicale : il a condamné les WC du Subway. « Je pense qu’ils faisaient leurs échanges là-dedans… Le restaurant est sous caméras, sauf les toilettes. C’était la faille. »
Malgré l’événement dramatique du 17 avril, Patrick Réty ne baisse pas les bras. Pas question de fermer boutique. « C’est notre point de vente, on est dans une zone qu’on apprécie énormément. Ici, ce sont des gens formidables. Non, on ne changera pas, on restera là, c’est sûr. » Le gérant a mis en place une cellule psychologique pour son personnel.