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dimanche 6 octobre 2024
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VIOLENCES DU 1ER MAI : LES POSITIONS DES DEUX CAMPS

Y-a-t-il eu des violences policières arbitraires de façon ciblée sur les étudiants ? Au regard des réactions parfois hostiles, voire insultantes à l’égard de notre site sur les réseaux sociaux à la suite d’une publication d’une vidéo de la manifestation, la question mérite incontestablement d’être posée.

« Lors de la traditionnelle manifestation du 1er mai qui a eu lieu à Rennes hier, les étudiants et étudiantes de l’université Rennes 2 ont été au moins par deux fois victimes de violences policières délibérées », explique le comité des personnels de l’université de Rennes 2 dans un communiqué envoyé à notre rédaction.

Pour lui, pas de doute, le cortège des manifestants du campus de Villejean a été une première fois agressé par un groupe de policiers lors de son passage sur le pont entre le Mail et les quais de la Vilaine. « La vidéo, reprise par la presse en ligne, et les témoignages révèlent une agression soudaine, courte et violente (coups de matraques et de pieds, personnes jetées au sol, se défendant comme elles pouvaient). Plusieurs personnes ont été blessées mais ont pu rejoindre la manifestation, un étudiant a été interpellé et accusé de « rébellion ».

Photo Le Scolan.

Alors qu’un groupe d’étudiants manifestait en tête du cortège arrivé plus tard boulevard de la liberté, les CRS ont « brutalement chargé, à coups de matraques, de boucliers et de gaz lacrymogène, pour les séparer de la suite du cortège. Les CRS les ont poussés jusque la rue Saint Hélier où les violences se sont poursuivies avec injures et destruction d’objets personnels, faisant plusieurs dizaines de blessés. »

Selon le comité, ces deux interventions ont eu lieu sans qu’aucun acte répréhensible n’ait été commis, sans aucun motif avéré. « Tous les témoignages, y compris ceux de journalistes, confirment qu’aucune violence ni agression n’avait eu lieu (…). » Tant et si bien que le comité condamne fermement l’attitude des policiers. « L’intervention arbitraire et violente de la police et de la gendarmerie, sans aucune raison avérée, aucune proportionnalité ni aucun discernement, est totalement inadmissible. Nos étudiants font l’objet de préjugés et de discrimination dans leur droit à manifester leur opposition à la politique menée par le gouvernement, qui cherche à les discréditer et à séparer leur contestation de l’ensemble du mouvement social. En s’en prenant directement au cortège, pacifique, les autorités ont cherché à créer la division et pris le risque d’une réaction forte de milliers de personnes, qui aurait pu conduire à des drames. »

Selon le journal Ouest-France, la préfecture dément formellement les dires du communiqué. «  Il n’y a pas eu de violences policières, ni de blessés. Une seule personne a été interpellée », explique la directrice du cabinet du préfet, Agnès Chavanon. Agé de 18 ans, originaire des Côtes-d’Armor, celui-ci a été présenté devant le tribunal correctionnel de Rennes pour être jugé en comparution immédiate. Il a demandé un délai pour préparer sa défense. Rappelons que dans son sac, les policiers ont retrouvé toute la panoplie du parfait casseur…

Arrière de la manie en attente. 

Fallait-il intervenir ou non ?

« La préfecture prétexte que certains de ces étudiants étaient « cagoulés », auraient été en possession de projectiles et que des personnes d’apparence similaire ont commis des dégâts matériels le 19 avril », explique le comité des personnels. « Pour condamnables que puissent être les dégradations du 19 avril, rien ne prouve qu’il s’agissait des mêmes personnes ; celles présentes le 1er mai n’en ont pas commis, quoi qu’on pense du masquage des visages. Parmi les manifestants masqués (et non « cagoulés ») y compris pour se protéger des gaz lacrymogènes et des photos prises par la police pour les ficher, il y avait des étudiants et d’autres personnes à visage découvert. » Le son de cloche est naturellement différent du côté de la préfecture. « Les forces de l’ordre sont intervenues car elles avaient repéré une centaine de manifestants masqués à l’avant du cortège qui avaient ramassé des projectiles, place de Bretagne, rapporte la préfecture dans le Journal Ouest-France. Nous les avons séparés du reste de la manifestation pour que cette dernière puisse se dérouler sans incidents et éviter des dégradations similaires à la manifestation du 19 avril dernier. »

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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