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vendredi 29 mars 2024
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LA VILLE VEUT PARTIR AU QUART DE TOUR !

Rennes 2030 avait pour ambition de demander l’avis des Rennais sur le plan local d’urbanisme à travers une grande concertation publique.

Mais à la restitution des témoignages, on a la mauvaise impression de se retrouver face à une grande opération de communication qui légitime les positions de l’agglomération. Mais laissons là la polémique pour s’intéresser aux grands projets que souhaitent justement nos élus. La municipalité veut construire des tours, pas celles des « banlieues, synonymes de béton, d’insécurité et de relégation sociale » (1). Elle veut le retour de la hauteur comme « une exigence de ville durable » pour éviter de sortir du périphérique. Elle désire faire converger les regards vers ces édifices et créer l’évènement dans le décor urbain. « La hauteur permet de « libérer » la créativité », écrit le journaliste de la métropole dans un article paru dans le journal Les Rennais.

                                                                Ne pas brouiller le message !

Mais, prévient la ville, il ne faut pas de tour partout, on risquerait de brouiller le message. Et surtout il ne faut pas de tour sans un réseau de rues, de places, de transports urbains et de commerces. « Sinon, elle devient un objet isolé et associal, » prévient le paysagiste Christophe Delmar. Bref, on ne veut pas répéter les erreurs du passé (ou comme aujourd’hui à la Courrouze). « Nous sommes, ajoute Sébastien Séméril, favorables à la hauteur pour le sens qu’elle donne à l’aménagement de la ville et à la qualité de vie de ses habitants. La hauteur permet d’accueillir les Rennais à proximité des services et des moyens de transport en commun, en assurant la mixité sociale. Elle permet aussi de contenir l’étalement urbain, de préserver les terres agricoles et d’aménager en coeur de ville des parcs naturels et des espaces de respiration. La hauteur peut devenir un réel atout identitaire. »

On l’aura compris la ville milite pour une densification urbaine et désormais pour des constructions en hauteur. Elle n’a d’ailleurs pas attendu la grande concertation citoyenne pour lancer quelques programmes. On notera les deux prochaines tours de la rue de Nantes, les trois immeubles de quinze étages de la Zac Baud-Chardonnet, la nouvelle résidence étudiante (R+17) de Villejean, la tour de 18 étages prévue à Maurepas et l’immeuble prévu de grande hauteur à l’angle de la rue de l’Alma et de la rue de Chatillon. « A chaque fois, ce sera juste en dessous du seuil de 50 mètres pour les immeubles à usage d’habitation », précise la municipalité.

Mais ces futures tours ne seront pas sans créer quelques polémiques. Les plus réticents crieront sans doute à la défiguration de la ville. Les moins rétifs demanderont des projets dans des zones encore non urbanisées et d’autres plus virulents demanderont l’arrêt du bétonnage. « Je ne suis pas contre la hauteur dans des nouvelles zones d’aménagement », explique un urbaniste. « Bien au contraire, mais encore faut-il que les projets soient à la… hauteur de l’ambition de la ville. Le beau est un art qui ne plait pas toujours aux promoteurs, parfois bien plus soucieux du coût de la construction que de la qualité architecturale. »

(1) sources : magazine municipale.

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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