Le préfet d’Ille-et-Vilaine n’était pas peu fier. Lors d’une récente conférence de presse, Philippe Gustin a annoncé la pose d’une plaque en mémoire d’Irène Vallé (née Davené, à Rennes, le 27 février 1921) dans ses locaux. Employée de la préfecture du département en 1940, elle est affectée au service des réfugiés.
Dès 1941, la jeune femme distribue des photographies du général de Gaulle. Mais pas seulement, elle recueille des chants anti-occupants qu’elle reproduit à la machine à écrire avant de les disposer dans les boîtes aux lettres rennaises. Arrêtée le 7 avril 1942, elle est condamnée à neuf mois de réclusion le 7 mai 1942 une peine qu’elle purge à la prison Jacques-Cartier.
Surnommée « Petit oiseau » pendant sa détention, elle fait preuve du même esprit de résistance. Le 14 juillet 1942, elle brandit un ruban tricolore à la fenêtre de sa cellule et entonne la Marseillaise. Elle évite de peu le transfert vers Troyes, lieu de départ vers la déportation en Allemagne.
À l’issue de son éprouvante période d’incarcération, début 1943, elle est recrutée par la Résistance, sous le pseudonyme de « Claudine ». Elle intègre l’état-major F.T.P du Grand-Ouest travaille notamment avec Yves Le Faou. Elle effectue de nombreuses liaisons, à pied, à vélo et en train, entre Rennes et Paris, transportant des messages d’ordres et de renseignements ainsi que des tickets de ravitaillement et des armes, qu’elle stocke dans sa chambre. Elle échappe à plusieurs arrestations grâce à son sang-froid. Elle assure sa dernière mission le 3 août 1944, au péril de sa vie.
Le grade de lieutenant lui est conféré à compter du 6 juin 1944. Une rue porte désormais son nom à Brest. Irène Vallé fut l’une des seules femmes à avoir eu des responsabilités nationales dans les Forces françaises de l’intérieur, FFI. Irène Vallé décède à Guilers, le 21 mai 2012. Elle a été notamment décorée de la Croix de Guerre et élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Pour en savoir plus.