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jeudi 28 mars 2024
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UNE MAGNIFIQUE REPRÉSENTATION DE TARTUFFE DE MOLIÈRE AU TNB EN CE MOMENT

Rennes Info Autrement vous propose, en partenariat avec lemagcinema.fr, un focus sur l’actualité cinématographique à Rennes


Macha Makeïeff, à qui l’on doit avec son compère Jérôme Deschamps la troupe des Deschiens,  présente en ce moment sa nouvelle création Tartuffe – Théorème, jusqu’au 08 avril au TNB, dans la grande salle Vilar. À l’occasion des 400 ans de la naissance de Molière, il vous est donné l’occasion de (re)découvrir la célèbre pièce sous un angle nouveau, celui d’un roman noir, qui ne manque pas de fantaisie.

Macha Makeïeff n’élude pas l’ambiguïté de cette pièce phare de Molière. Tartuffe, le dévot, s’introduit dans la demeure d’Orgon, charme le maître de maison, tente de séduire sa jeune épouse et propage sa misogynie et ses vues rétrogrades du monde. L’homme est double. Il pratique l’ascèse mais veut la jouissance. Il se flagelle mais aime le luxe et le pouvoir, il jeûne mais réclame sa part des plaisirs de la chair. Prédateur sexuel pour Elmire, il fascine Orgon et maltraite la jeunesse. Cet anti-héros sème le trouble dans une famille bourgeoise. Que vient-il nous dire ? La représentation mène l’enquête en jouant des lumières, de la musique, du son, du masque.

Montrer Tartuffe, cet éloge du jeu, c’est encore aimer les comédiennes, les comédiens, l’exercice de leur art élégant et fou, entre drame et comédie; la troupe réunie autour de Xavier Gallais, acteur solaire, je l’ai imaginée composite, souple, singlulière, organique, virtuose. J’associe à cet attachement celles et ceux du plateau, et mes complices artistiques pour le son et pour la lumière. Car il s’agit aussi d’aime et faire aimer ce théâtre de troupe.

M. Makeiëff

La mise en scène précise, réglée comme du papier à musique et faisant la part belle à l’occupation symétrique de l’espace, vise une double entreprise, celle de dépoussièrer (moderniser) la pièce tout en lui rendant grâce, en mettant en avant le mot de Molière. Les acteurs s’en donnent à cœur joie, dans un univers principalement coloré, aux multiples ambiances. Les décors sont simples mais pensés pour traduire l’atmosphère bourgeoise, que la pièce vise, et Makeieff prend ici le pari (très réussi) de transposer le récit dans les années 50 et de nous proposer un parallèle avec Théorème de Pasolini. Par ce simple artifice, par le truchement des costumes (toujours un point fort, avec la direction d’acteurs de son théâtre) une évidence s’en dégage. Molière bien avant Pasolini avait observé l’emprise que la séduction (jouer du désir des autres pour sa propre soif d’argent) pouvait avoir, livrait une réflexion sur le Mal et le Bien. Makeieff parvient également, comme Pasolini, à suggérer sans montrer (là où le théâtre moderne a parfois une fâcheuse tendance à montrer plus que de raison, à des fins prétendument subversives). La pièce offre tour à tour des moments graves et facétieux, des larmes et des sourires, une parfaite unité s’en dégage pourtant, parfois de façon incantatoire, formant un tout que l’on pouvait déjà deviner dans les mots de Molière. 

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