Jusqu’à ce dimanche soir, 18 h, une œuvre singulière et insolite occupe la cour austère de l’ex-prison Jacques Cartier, dans le quartier Sacré-Coeur. Ce lieu chargé d’histoire, longtemps fermé, s’ouvre temporairement à une expérience artistique forte portée par les Germain-IPIN Prévost et Marc-Antoine Granier, avec la complicité sonore de Charlie Maqueda.
Le mur principal de l’ancien bâtiment a été recouvert d’un patchwork de couleurs, comme une seconde peau peinte. Chaque teinte évoque une voix, une mémoire, un fragment de récit lié à la prison. Car ce projet ne se limite pas à la toile : il repose sur une collecte sensible de témoignages de personnes ayant un lien direct ou indirect avec ce site d’enfermement. Ces récits nourrissent une création sonore diffusée sur place, qui ajoute une dimension intime et documentaire à l’installation.
Dans cette cour ceinte de barbelés, des chaises longues font face à cette façade repeinte. Là où régnait le silence carcéral, les couleurs vibrent désormais, accompagnées de voix et de respirations. L’œuvre transforme l’espace : on ne regarde plus simplement les murs, on les écoute. Financée par la Ville de Rennes dans le cadre de sa politique de soutien aux arts urbains et produite par l’association Teenage Kicks, cette installation n’est visible que quelques jours encore. Entrée gratuite et libre.