Quand le ciel s’embrase, il suffit parfois d’un rien pour bouleverser un cœur ou arrêter un promeneur. Hier soir, ce 2 juillet 2025, à Saint-Malo, plage de Rochebonne, deux silhouettes ont figé le temps (et le photographe). « Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! », aurait dit Lamartine.
Sur le sable encore mouillé, deux corps se sont dressés sur les mains, les pieds pointés vers le soleil couchant. Ils ont fait le poirier, comme à l’époque des cours de récré. Comme si, un instant, le monde marchait à l’envers.
À l’horizon, la mer émeraude ondulait lentement vers Cézembre et le fort de la Conchée, les deux îles de la Baie. Elle reflétait un ciel orangé, à peine troublé par le vol d’un goéland « L’horizon, c’est le seuil de l’infini », écrivait Victor Hugo dans Les Contemplations.
Dans cette infinitude tranquille, il y avait de la gratitude pour ces deux acrobates de Et surtout, pour la nature. Peut-être que les plus belles vues sont celles qu’on regarde la tête à l’envers.