Revenant d’un bar avec sa fille de 12 ans au milieu de la nuit, le père de famille est imbibé d’alcool et a pris de la cocaïne. Il demande au fruit de ses entrailles de dormir avec lui sur le canapé pour ne pas réveiller les autres membre de sa famille. Mais à cet instant, il bascule dans l’horreur. Il agresse sexuellement l’adolescente jusqu’au moment où sa compagne descend dans la salle à manger. Dissimulé sous un plaid, l’homme cache à sa femme son terrible méfait.
Plus tard, la jeune fille en parle à une de ses amies qui lui conseille d’envoyer un sms à sa mère. Ni une, ni deux, la maman décide de porter plainte auprès de la gendarmerie. Placé en garde à vue puis en détention provisoire, son compagnon a été jugé ce lundi 21 février dans le cadre d’une comparution immédiate. « Je reconnais les faits », a-t-il expliqué. « Je veux comprendre pourquoi j’ai fait cela pour moi, et pour ma fille. »
A l’audience, l’expert a pointé du doigt l’alcoolisme du prévenu depuis maintenant dix ans. Il a souligné la condamnation du père du prévenu pour agression sexuelle sur sa soeur. « Il a tenté de se suicider à plusieurs reprises depuis la séparation avec sa concubine », note le spécialiste. Face à la gravité des faits, le parquet a requis 4 ans d’emprisonnement ferme dont 1 an assorti d’un sursis probatoire d’obligations de soins, de travail et d’interdiction d’entrer en contact avec sa fille. « Ce qui est particulièrement grave dans ce dossier, c’est que la personne qui est censée protéger la jeune fille est devenu son agresseur. »
Devant une telle agression, la tâche était difficile pour l’avocate de la défense. « Mon client a une vie « cabossée ». Il a été placé en pouponnière dès l’âge de 6 mois », explique-t-elle. « Je crains aujourd’hui le manque d’accompagnement si le prévenu retourne en prison. Des dizaines de demandes d’accompagnement psychologiques ont été déposées pendant sa détention provisoire, en vain. »
Dans le cas de l’inceste, le taux de récidive est très faible (moins de 4%) contrairement à la pédophilie (entre 15 et 20%) », assure l’avocate de la défense.
Le tribunal condamne l’accusé à une peine de 4 ans d’emprisonnement dont 2 ans assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans avec obligation de travail, obligation de soins, et interdiction de rentrer en contact avec sa fille. Le tribunal a prononcé le retrait de l’autorité parentale et l’inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).