Dimanche matin, les habitués de la piscine de la Conterie (Chartres de Bretagne) ont eu une mauvaise surprise en arrivant devant l’établissement : portes closes et piquet de grève. Pas de baignade, mais une mobilisation soudaine menée par six maîtres-nageurs, exaspérés par la dégradation persistante de leurs conditions de travail.
Une colère qui monte depuis plusieurs mois
Cette action coup de poing fait suite à deux précédents mouvements de contestation, les 7 et 15 mai 2024. Sans réponse satisfaisante, une partie du personnel avait pris les devants et écrit, fin novembre, aux élus des 12 communes du syndicat intercommunal, révélant des dysfonctionnements dont beaucoup n’avaient pas connaissance.
Parmi les revendications, la santé du personnel est au cœur des préoccupations. Plusieurs maîtres-nageurs ont récemment passé des examens médicaux qui confirment une détérioration de leur capacité pulmonaire. En cause ? Un système de ventilation défectueux, jamais entretenu malgré des rappels répétés adressés à Philippe Bonnin, maire de Chartres-de-Bretagne et président du syndicat intercommunal. Deux maîtres-nageurs doivent désormais suivre un traitement à vie.
Malgré ces preuves accablantes, aucune mesure concrète n’a été prise. Face à cette inertie, les grévistes ont donc décidé de hausser le ton. Dimanche, les maîtres-nageurs ont accueilli les usagers ainsi qu’une élue de Chavagne pour expliquer les raisons de cette grève surprise, tracts et photos à l’appui. « Je comprends tout à fait leur mouvement. Il est inacceptable qu’ils travaillent dans de telles conditions. D’ailleurs, nous aussi, les usagers, sommes potentiellement exposés à cette ventilation défaillante », s’inquiète un client.
Mais le problème ne s’arrête pas là. Les maîtres-nageurs dénoncent une gestion chaotique des équipements et du personnel. « Dans le bassin ludique, les jets de massage, le geyser, la pataugeoire et les canons à eau sont hors service faute de pompes fonctionnelles. Pourtant, les usagers continuent de payer plein tarif, sans pouvoir profiter des prestations promises », souligne un maître-nageur gréviste.
Autre point de tension : des sanctions disciplinaires jugées injustifiées à l’encontre de deux employés clés pour le bon fonctionnement de la piscine. À cela s’ajoute une interdiction jugée absurde : « On nous refuse le droit de porter un pantalon de survêtement sur le bassin nordique, même par grand froid. C’est considéré comme du confort ! » s’indigne l’un des grévistes. Face à cette mobilisation et à l’émotion suscitée parmi les usagers, les maîtres-nageurs espèrent enfin être entendus. Reste à savoir si cette action choc suffira à faire bouger les lignes du syndicat intercommunal…