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lundi 13 janvier 2025
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UN DIRECTEUR DE CENTRE DE LOISIRS CONDAMNÉ POUR HARCÈLEMENT SEXUEL

Tout commence le 4 août 2022, en Ille-et-Vilaine. Animatrice d’un centre de loisirs depuis septembre 2021, la jeune trentenaire reproche à son directeur de passer régulièrement ses mains dans son dos. Elle n’ose pas lui demander d’arrêter, mais rapidement elle subit des humiliations lors de réunions et des propos graveleux. « Je me sentais démunie, comme si je n’avais plus ma place au sein de l’équipe, » témoigne-t-elle.

Le 8 juin, lors d’une soirée avec l’ensemble des membres de l’établissement, l’homme lui met une main aux fesses à plusieurs reprises et lui exige de fermer les yeux avant de l’embrasser langoureusement. Traumatisée, elle s’enferme dans une chambre. Le lendemain, l’individu fait comme si de rien n’était, mais la victime en parle à ses collègues, dont l’une se souvient d’avoir vécu les mêmes faits, quelques années plus tôt.

En juin 2022, à dix-sept ans à peine, la seconde femme (pour sa première expérience professionnelle) dénonce des baisers sur les mains, des mains aux fesses et sur la cuisse lors de trajets en voiture. « Je me devais de le fuir, je le sentais menaçant. » Après les plaintes, lors de l’enquête diligentée par les gendarmes, certains collaborateurs du directeur décrivent un responsable « très investi, mais borné et têtu, très tactile ». « Il veut garder le contrôle de tout, pour lui nous sommes des pions »,  diront d’autres.

En garde à vue, l’homme conteste l’intégralité des faits. À la barre du tribunal où il comparaît ce jeudi 21 mars 2024 pour harcèlement sexuel, il est debout, les jambes croisées et les deux mains appuyées à plat sur le pupitre. L’homme paraît serein. Devant les magistrats, le responsable aux cheveux poivre et sel s’exprime avec assurance devant ses souffre-douleurs en pleurs, tétanisées. « Je suis conscient de mon penchant paternaliste et accompagnateur.  J’ai fait des gestes comme poser mes mains froides sur leur nuque pour rigoler, mais je ne me rendais pas compte que cela pouvait être mal perçu», assure-t-il.

De l’autre côté de la barre, les victimes lui font face. « Je ne voulais pas me mettre à dos mon supérieur et perdre ma place. C’est pour cette raison que je n’en ai pas parlé au début, » explique l’une. « Il m’appelait ma princesse, » affirme une autre. « En discutant avec mes collègues, je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule. Dès qu’il passait à côté de moi, il posait ses mains sur mes hanches, une quinzaine de fois par jour. »

Devant ces méfaits, le représentant du ministère public évoque « une atmosphère confinée » qui ne facilite pas la manifestation de la vérité. Il requiert 10 mois d’emprisonnement avec sursis et l’interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs. En réponse, l’avocat de la défense, William Pineau, déplore un manque d’exigence dans l’enquête et plaide la relaxe. « D’éventuels témoins n’ont pas été entendus. La parole des victimes n’est pas nécessairement parole d’évangile, » assure-t-il. « Mon client travaille depuis 30 ans dans le secteur social et n’a jamais fait parler de lui. » Après un long délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et a prononcé une interdiction de contact avec les employées pendant 2 ans.

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