Sylvie est coiffeuse depuis maintenant quelques années dans un quartier de Rennes. Elle coiffe les hommes (et les femmes). « J’ai bien plus de trentenaires qui perdent leurs cheveux », assure-t-elle. « Mes clients sont souvent angoissés. Ils ne comprennent pas pourquoi leur calvitie survient si tôt. » Même son de cloche chez un autre barbier dans le quartier Alma. « À 30 ans et 35 ans, beaucoup de jeunes garçons sont touchés plus tôt que prévu ! »
À moitié chauve depuis quelques années, David porte une casquette. « Cela me permet d’avoir moins de complexes. » Selon l’IFOP, la calvitie affecte environ 13 % des Français, soit près de 8,5 millions de personnes. Avant 65 ans, 25 % d’entre eux en souffrent, contre seulement 2 % de femmes. D’après une étude récente, publiée dans le South China Morning Post, les Chinois, qui ont actuellement entre 20 et 30 ans, deviennent chauves plus tôt que les générations précédentes. En France, Les Millennials (appelés Y), c’est-à-dire ceux nés entre 1980 et 2000 environ, en sont aussi les victimes. Mais pour quelles raisons ?
Chez les jeunes, les changements hormonaux ou les troubles thyroïdiens en seraient les motifs. Mais l’alimentation pourrait jouer un rôle essentiel. « La consommation réduite de protéines et des carences en vitamines D ou en zinc diminueraient la bonne santé des chevelures », explique un médecin. Mais ce n’est pas tout ! Le stress pourrait entraîner la perte de cheveux au sein d’une génération plus angoissée que les autres (selon un rapport publié par l’American Psychological Association). Dans une moindre mesure, les colorations, les extensions, les mèches… abîmeraient le cuir chevelu.
« La chute de cheveux est devenue une préoccupation majeure des Français », précise le centre médical du cuir chevelu. « Aujourd’hui, environ 1 homme sur 4 est atteint d’alopécie androgénétique, et 3 Français sur 4 (76 %) déclarent des baisses de cheveux alors qu’ils n’étaient que 44 % en 1990. En 25 ans, la chute de cheveux est donc passée d’un phénomène minoritaire à un véritable fait sociétal. »
Que faire en revanche contre la perte de tignasses ? « La solution miracle n’existe pas », assure Sylvie. Le centre médical du cuir chevelu lui propose six prestations : traitements médicamenteux, greffes capillaires, stimulation par injections, conseils vitaminiques et la dermopigmentation (reproduction de l’apparence du cheveu). « Si effectivement les perspectives du clonage capillaire sont enthousiasmantes pour tous ceux qui souffrent de calvitie ou d’alopécie cicatricielle, les chercheurs en sont cependant encore à la phase expérimentale. Aucune méthode à partir de cheveux produits par clonage n’est à ce jour disponible. On estime à dix ans au moins l’arrivée d’un tel traitement sur le marché. »
Infos + : La calvitie intervient après plusieurs années de chute de cheveux, quand le crâne se dégarnit. L’alopécie est la chute de poils et cheveux, mais elle ne mène pas toujours à une tonsure !